Evangile selon Jean
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Chapitre 1
- Au commencement était la
Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole
était Dieu.
- Elle était au commencement
avec Dieu.
- Toutes choses ont
été faites par elle, et rien de ce qui a
été fait n'a été fait sans
elle.
- En elle était la vie, et
la vie était la lumière des hommes.
- La lumière luit dans les
ténèbres, et les ténèbres ne l'ont
point reçue.
- Il y eut un homme envoyé
de Dieu: son nom était Jean.
- Il vint pour servir de
témoin, pour rendre témoignage à la
lumière, afin que tous crussent par lui.
- Il n'était pas la
lumière, mais il parut pour rendre témoignage
à la lumière.
- Cette lumière était
la véritable lumière, qui, en venant dans le monde,
éclaire tout homme.
- Elle était dans le monde,
et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a
point connue.
- Elle est venue chez les siens, et
les siens ne l'ont point reçue.
- Mais à tous ceux qui l'ont
reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a
donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont
nés,
- non du sang, ni de la
volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme,
mais de Dieu.
- Et la parole a été
faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de
grâce et de vérité; et nous avons
contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils
unique venu du Père.
- Jean lui a rendu
témoignage, et s'est écrié: C'est celui dont
j'ai dit: Celui qui vient après moi m'a
précédé, car il était avant
moi.
- Et nous avons tous reçu de
sa plénitude, et grâce pour grâce;
- car la loi a été
donnée par Moïse, la grâce et la
vérité sont venues par Jésus Christ.
- Personne n'a jamais vu Dieu; le
Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui
l'a fait connaître.
- Voici le témoignage de
Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des
sacrificateurs et des Lévites, pour lui demander: Toi, qui
es-tu?
- Il déclara, et ne le nia
point, il déclara qu'il n'était pas le
Christ.
- Et ils lui demandèrent:
Quoi donc? es-tu Élie? Et il dit: Je ne le suis point.
Es-tu le prophète? Et il répondit: Non.
- Ils lui dirent alors: Qui es-tu?
afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous
ont envoyés. Que dis-tu de toi-même?
- Moi, dit-il, je suis la voix de
celui qui crie dans le désert: Aplanissez le chemin du
Seigneur, comme a dit Ésaïe, le
prophète.
- Ceux qui avaient
été envoyés étaient des
pharisiens.
- Ils lui firent encore cette
question: Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ, ni
Élie, ni le prophète?
- Jean leur répondit: Moi,
je baptise d'eau, mais au milieu de vous il y a quelqu'un que vous
ne connaissez pas, qui vient après moi;
- je ne suis pas digne de
délier la courroie de ses souliers.
- Ces choses se passèrent
à Béthanie, au delà du Jourdain, où
Jean baptisait.
- Le lendemain, il vit Jésus
venant à lui, et il dit: Voici l'Agneau de Dieu, qui
ôte le péché du monde.
- C'est celui dont j'ai dit:
Après moi vient un homme qui m'a
précédé, car il était avant
moi.
- Je ne le connaissais pas, mais
c'est afin qu'il fût manifesté à Israël
que je suis venu baptiser d'eau.
- Jean rendit ce témoignage:
J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et
s'arrêter sur lui.
- Je ne le connaissais pas, mais
celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a
dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et
s'arrêter, c'est celui qui baptise du Saint Esprit.
- Et j'ai vu, et j'ai rendu
témoignage qu'il est le Fils de Dieu.
- Le lendemain, Jean était
encore là, avec deux de ses disciples;
- et, ayant regardé
Jésus qui passait, il dit: Voilà l'Agneau de
Dieu.
- Les deux disciples l'entendirent
prononcer ces paroles, et ils suivirent Jésus.
- Jésus se retourna, et
voyant qu'ils le suivaient, il leur dit: Que cherchez-vous? Ils
lui répondirent: Rabbi (ce qui signifie Maître),
où demeures-tu?
- Venez, leur dit-il, et voyez. Ils
allèrent, et ils virent où il demeurait; et ils
restèrent auprès de lui ce jour-là.
C'était environ la dixième heure.
- André, frère de
Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les
paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus.
- Ce fut lui qui rencontra le
premier son frère Simon, et il lui dit: Nous avons
trouvé le Messie (ce qui signifie Christ).
- Et il le conduisit vers
Jésus. Jésus, l'ayant regardé, dit: Tu es
Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas (ce qui
signifie Pierre).
- Le lendemain, Jésus voulut
se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit:
Suis-moi.
- Philippe était de
Bethsaïda, de la ville d'André et de Pierre.
- Philippe rencontra
Nathanaël, et lui dit: Nous avons trouvé celui de qui
Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes
ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.
- Nathanaël lui dit: Peut-il
venir de Nazareth quelque chose de bon? Philippe lui
répondit: Viens, et vois.
- Jésus, voyant venir
à lui Nathanaël, dit de lui: Voici vraiment un
Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude.
- D'où me connais-tu? lui
dit Nathanaël. Jésus lui répondit: Avant que
Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier,
je t'ai vu.
- Nathanaël répondit et
lui dit: Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi
d'Israël.
- Jésus lui répondit:
Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois; tu
verras de plus grandes choses que celles-ci.
- Et il lui dit: En
vérité, en vérité, vous verrez
désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et
descendre sur le Fils de l'homme.
[ Début ]
Chapitre 2
- Trois jours après, il y
eut des noces à Cana en Galilée. La mère de
Jésus était là,
- et Jésus fut aussi
invité aux noces avec ses disciples.
- Le vin ayant manqué, la
mère de Jésus lui dit: Ils n'ont plus de vin.
- Jésus lui répondit:
Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n'est pas encore
venue.
- Sa mère dit aux
serviteurs: Faites ce qu'il vous dira.
- Or, il y avait là six
vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et
contenant chacun deux ou trois mesures.
- Jésus leur dit: Remplissez
d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord.
- Puisez maintenant, leur dit-il,
et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en
portèrent.
- Quand l'ordonnateur du repas eut
goûté l'eau changée en vin, -ne sachant
d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient
puisé l'eau, le savaient bien, -il appela
l'époux,
- et lui dit: Tout homme sert
d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est
enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à
présent.
- Tel fut, à Cana en
Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il
manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
- Après cela, il descendit
à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et
ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de
jours.
- La Pâque des Juifs
était proche, et Jésus monta à
Jérusalem.
- Il trouva dans le temple les
vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs
assis.
- Ayant fait un fouet avec des
cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les
boeufs; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les
tables;
- et il dit aux vendeurs de
pigeons: Otez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon
Père une maison de trafic.
- Ses disciples se souvinrent qu'il
est écrit: Le zèle de ta maison me
dévore.
- Les Juifs, prenant la parole, lui
dirent: Quel miracle nous montres-tu, pour agir de la
sorte?
- Jésus leur
répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je
le relèverai.
- Les Juifs dirent: Il a fallu
quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois
jours tu le relèveras!
- Mais il parlait du temple de son
corps.
- C'est pourquoi, lorsqu'il fut
ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu'il
avait dit cela, et ils crurent à l'Écriture et
à la parole que Jésus avait dite.
- Pendant que Jésus
était à Jérusalem, à la fête de
Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles
qu'il faisait.
- Mais Jésus ne se fiait
point à eux, parce qu'il les connaissait tous,
- et parce qu'il n'avait pas besoin
qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme; car il
savait lui-même ce qui était dans l'homme.
[ Début ]
Chapitre 3
- Mais il y eut un homme d'entre
les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des
Juifs,
- qui vint, lui, auprès de
Jésus, de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un
docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que
tu fais, si Dieu n'est avec lui.
- Jésus lui répondit:
En vérité, en vérité, je te le dis, si
un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de
Dieu.
- Nicodème lui dit: Comment
un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il rentrer
dans le sein de sa mère et naître?
- Jésus répondit: En
vérité, en vérité, je te le dis, si un
homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu.
- Ce qui est né de la chair
est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit.
- Ne t'étonne pas que je
t'aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau.
- Le vent souffle où il
veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il
vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est
né de l'Esprit.
- Nicodème lui dit: Comment
cela peut-il se faire?
- Jésus lui répondit:
Tu es le docteur d'Israël, et tu ne sais pas ces
choses!
- En vérité, en
vérité, je te le dis, nous disons ce que nous
savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu;
et vous ne recevez pas notre témoignage.
- Si vous ne croyez pas quand je
vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous
quand je vous parlerai des choses célestes?
- Personne n'est monté au
ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de
l'homme qui est dans le ciel.
- Et comme Moïse éleva
le serpent dans le désert, il faut de même que le
Fils de l'homme soit élevé,
- afin que quiconque croit en lui
ait la vie éternelle.
- Car Dieu a tant aimé le
monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle.
- Dieu, en effet, n'a pas
envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde,
mais pour que le monde soit sauvé par lui.
- Celui qui croit en lui n'est
point jugé; mais celui qui ne croit pas est
déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du
Fils unique de Dieu.
- Et ce jugement c'est que, la
lumière étant venue dans le monde, les hommes ont
préféré les ténèbres à
la lumière, parce que leurs oeuvres étaient
mauvaises.
- Car quiconque fait le mal hait la
lumière, et ne vient point à la lumière, de
peur que ses oeuvres ne soient dévoilées;
- mais celui qui agit selon la
vérité vient à la lumière, afin que
ses oeuvres soient manifestées, parce qu'elles sont faites
en Dieu.
- Après cela, Jésus,
accompagné de ses disciples, se rendit dans la terre de
Judée; et là il demeurait avec eux, et il
baptisait.
- Jean aussi baptisait à
Énon, près de Salim, parce qu'il y avait là
beaucoup d'eau; et on y venait pour être
baptisé.
- Car Jean n'avait pas encore
été mis en prison.
- Or, il s'éleva de la part
des disciples de Jean une dispute avec un Juif touchant la
purification.
- Ils vinrent trouver Jean, et lui
dirent: Rabbi, celui qui était avec toi au delà du
Jourdain, et à qui tu as rendu témoignage, voici, il
baptise, et tous vont à lui.
- Jean répondit: Un homme ne
peut recevoir que ce qui lui a été donné du
ciel.
- Vous-mêmes m'êtes
témoins que j'ai dit: Je ne suis pas le Christ, mais j'ai
été envoyé devant lui.
- Celui à qui appartient
l'épouse, c'est l'époux; mais l'ami de
l'époux, qui se tient là et qui l'entend,
éprouve une grande joie à cause de la voix de
l'époux: aussi cette joie, qui est la mienne, est
parfaite.
- Il faut qu'il croisse, et que je
diminue.
- Celui qui vient d'en haut est
au-dessus de tous; celui qui est de la terre est de la terre, et
il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel
est au-dessus de tous,
- il rend témoignage de ce
qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son
témoignage.
- Celui qui a reçu son
témoignage a certifié que Dieu est vrai;
- car celui que Dieu a
envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne
pas l'Esprit avec mesure.
- Le Père aime le Fils, et
il a remis toutes choses entre ses mains.
- Celui qui croit au Fils a la vie
éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la
vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
[ Début ]
Chapitre 4
- Le Seigneur sut que les
pharisiens avaient appris qu'il faisait et baptisait plus de
disciples que Jean.
- Toutefois Jésus ne
baptisait pas lui-même, mais c'étaient ses
disciples.
- Alors il quitta la Judée,
et retourna en Galilée.
- Comme il fallait qu'il
passât par la Samarie,
- il arriva dans une ville de
Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob
avait donné à Joseph, son fils.
- Là se trouvait le puits de
Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis
au bord du puits. C'était environ la sixième
heure.
- Une femme de Samarie vint puiser
de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire.
- Car ses disciples étaient
allés à la ville pour acheter des vivres.
- La femme samaritaine lui dit:
Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à
moi qui suis une femme samaritaine? -Les Juifs, en effet, n'ont
pas de relations avec les Samaritains. -
- Jésus lui répondit:
Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit:
Donne-moi à boire! tu lui aurais toi-même
demandé à boire, et il t'aurait donné de
l'eau vive.
- Seigneur, lui dit la femme, tu
n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où
aurais-tu donc cette eau vive?
- Es-tu plus grand que notre
père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a
bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux?
- Jésus lui répondit:
Quiconque boit de cette eau aura encore soif;
- mais celui qui boira de l'eau que
je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai
deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie
éternelle.
- La femme lui dit: Seigneur,
donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne
vienne plus puiser ici.
- Va, lui dit Jésus, appelle
ton mari, et viens ici.
- La femme répondit: Je n'ai
point de mari. Jésus lui dit: Tu as eu raison de dire: Je
n'ai point de mari.
- Car tu as eu cinq maris, et celui
que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit
vrai.
- Seigneur, lui dit la femme, je
vois que tu es prophète.
- Nos pères ont adoré
sur cette montagne; et vous dites, vous, que le lieu où il
faut adorer est à Jérusalem.
- Femme, lui dit Jésus,
crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette
montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le
Père.
- Vous adorez ce que vous ne
connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le
salut vient des Juifs.
- Mais l'heure vient, et elle est
déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront
le Père en esprit et en vérité; car ce sont
là les adorateurs que le Père demande.
- Dieu est Esprit, et il faut que
ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en
vérité.
- La femme lui dit: Je sais que le
Messie doit venir (celui qu'on appelle Christ); quand il sera
venu, il nous annoncera toutes choses.
- Jésus lui dit: Je le suis,
moi qui te parle.
- Là-dessus
arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés
de ce qu'il parlait avec une femme. Toutefois aucun ne dit: Que
demandes-tu? ou: De quoi parles-tu avec elle?
- Alors la femme, ayant
laissé sa cruche, s'en alla dans la ville, et dit aux
gens:
- Venez voir un homme qui m'a dit
tout ce que j'ai fait; ne serait-ce point le Christ?
- Ils sortirent de la ville, et ils
vinrent vers lui.
- Pendant ce temps, les disciples
le pressaient de manger, disant: Rabbi, mange.
- Mais il leur dit: J'ai à
manger une nourriture que vous ne connaissez pas.
- Les disciples se disaient donc
les uns aux autres: Quelqu'un lui aurait-il apporté
à manger?
- Jésus leur dit: Ma
nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a
envoyé, et d'accomplir son oeuvre.
- Ne dites-vous pas qu'il y a
encore quatre mois jusqu'à la moisson? Voici, je vous le
dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà
blanchissent pour la moisson.
- Celui qui moissonne reçoit
un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle,
afin que celui qui sème et celui qui moissonne se
réjouissent ensemble.
- Car en ceci ce qu'on dit est
vrai: Autre est celui qui sème, et autre celui qui
moissonne.
- Je vous ai envoyés
moissonner ce que vous n'avez pas travaillé; d'autres ont
travaillé, et vous êtes entrés dans leur
travail.
- Plusieurs Samaritains de cette
ville crurent en Jésus à cause de cette
déclaration formelle de la femme: Il m'a dit tout ce que
j'ai fait.
- Aussi, quand les Samaritains
vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès
d'eux. Et il resta là deux jours.
- Un beaucoup plus grand nombre
crurent à cause de sa parole;
- et ils disaient à la
femme: Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit que nous
croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons
qu'il est vraiment le Sauveur du monde.
- Après ces deux jours,
Jésus partit de là, pour se rendre en
Galilée;
- car il avait
déclaré lui-même qu'un prophète n'est
pas honoré dans sa propre patrie.
- Lorsqu'il arriva en
Galilée, il fut bien reçu des Galiléens, qui
avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem
pendant la fête; car eux aussi étaient allés
à la fête.
- Il retourna donc à Cana en
Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Il
y avait à Capernaüm un officier du roi, dont le fils
était malade.
- Ayant appris que Jésus
était venu de Judée en Galilée, il alla vers
lui, et le pria de descendre et de guérir son fils, qui
était près de mourir.
- Jésus lui dit: Si vous ne
voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point.
- L'officier du roi lui dit:
Seigneur, descends avant que mon enfant meure.
- Va, lui dit Jésus, ton
fils vit. Et cet homme crut à la parole que Jésus
lui avait dite, et il s'en alla.
- Comme déjà il
descendait, ses serviteurs venant à sa rencontre, lui
apportèrent cette nouvelle: Ton enfant vit.
- Il leur demanda à quelle
heure il s'était trouvé mieux; et ils lui dirent:
Hier, à la septième heure, la fièvre l'a
quitté.
- Le père reconnut que
c'était à cette heure-là que Jésus lui
avait dit: Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa
maison.
- Jésus fit encore ce second
miracle lorsqu'il fut venu de Judée en
Galilée.
[ Début ]
Chapitre 5
- Après cela, il y eut une
fête des Juifs, et Jésus monta à
Jérusalem.
- Or, à Jérusalem,
près de la porte des brebis, il y a une piscine qui
s'appelle en hébreu Béthesda, et qui a cinq
portiques.
- Sous ces portiques étaient
couchés en grand nombre des malades, des aveugles, des
boiteux, des paralytiques, qui attendaient le mouvement de
l'eau;
- car un ange descendait de temps
en temps dans la piscine, et agitait l'eau; et celui qui y
descendait le premier après que l'eau avait
été agitée était guéri, quelle
que fût sa maladie.
- Là se trouvait un homme
malade depuis trente-huit ans.
- Jésus, l'ayant vu
couché, et sachant qu'il était malade depuis
longtemps, lui dit: Veux-tu être guéri?
- Le malade lui répondit:
Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand
l'eau est agitée, et, pendant que j'y vais, un autre
descend avant moi.
- Lève-toi, lui dit
Jésus, prends ton lit, et marche.
- Aussitôt cet homme fut
guéri; il prit son lit, et marcha.
- C'était un jour de sabbat.
Les Juifs dirent donc à celui qui avait été
guéri: C'est le sabbat; il ne t'est pas permis d'emporter
ton lit.
- Il leur répondit: Celui
qui m'a guéri m'a dit: Prends ton lit, et marche.
- Ils lui demandèrent: Qui
est l'homme qui t'a dit: Prends ton lit, et marche?
- Mais celui qui avait
été guéri ne savait pas qui c'était;
car Jésus avait disparu de la foule qui était en ce
lieu.
- Depuis, Jésus le trouva
dans le temple, et lui dit: Voici, tu as été
guéri; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive
quelque chose de pire.
- Cet homme s'en alla, et
annonça aux Juifs que c'était Jésus qui
l'avait guéri.
- C'est pourquoi les Juifs
poursuivaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses le jour
du sabbat.
- Mais Jésus leur
répondit: Mon Père agit jusqu'à
présent; moi aussi, j'agis.
- A cause de cela, les Juifs
cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement
parce qu'il violait le sabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son
propre Père, se faisant lui-même égal à
Dieu.
- Jésus reprit donc la
parole, et leur dit: En vérité, en
vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire
de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au
Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le
fait pareillement.
- Car le Père aime le Fils,
et lui montre tout ce qu'il fait; et il lui montrera des oeuvres
plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans
l'étonnement.
- Car, comme le Père
ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie
à qui il veut.
- Le Père ne juge personne,
mais il a remis tout jugement au Fils,
- afin que tous honorent le Fils
comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils
n'honore pas le Père qui l'a envoyé.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma
parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la
vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est
passé de la mort à la vie.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est
déjà venue, où les morts entendront la voix
du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront.
- Car, comme le Père a la
vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la
vie en lui-même.
- Et il lui a donné le
pouvoir de juger, parce qu'il est Fils de l'homme.
- Ne vous étonnez pas de
cela; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les
sépulcres entendront sa voix, et en sortiront.
- Ceux qui auront fait le bien
ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal
ressusciteront pour le jugement.
- Je ne puis rien faire de
moi-même: selon que j'entends, je juge; et mon jugement est
juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la
volonté de celui qui m'a envoyé.
- Si c'est moi qui rends
témoignage de moi-même, mon témoignage n'est
pas vrai.
- Il y en a un autre qui rend
témoignage de moi, et je sais que le témoignage
qu'il rend de moi est vrai.
- Vous avez envoyé vers
Jean, et il a rendu témoignage à la
vérité.
- Pour moi ce n'est pas d'un homme
que je reçois le témoignage; mais je dis ceci, afin
que vous soyez sauvés.
- Jean était la lampe qui
brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir
une heure à sa lumière.
- Moi, j'ai un témoignage
plus grand que celui de Jean; car les oeuvres que le Père
m'a donné d'accomplir, ces oeuvres mêmes que je fais,
témoignent de moi que c'est le Père qui m'a
envoyé.
- Et le Père qui m'a
envoyé a rendu lui-même témoignage de moi.
Vous n'avez jamais entendu sa voix, vous n'avez point vu sa
face,
- et sa parole ne demeure point en
vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu'il a
envoyé.
- Vous sondez les Écritures,
parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce
sont elles qui rendent témoignage de moi.
- Et vous ne voulez pas venir
à moi pour avoir la vie!
- Je ne tire pas ma gloire des
hommes.
- Mais je sais que vous n'avez
point en vous l'amour de Dieu.
- Je suis venu au nom de mon
Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son
propre nom, vous le recevrez.
- Comment pouvez-vous croire, vous
qui tirez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez
point la gloire qui vient de Dieu seul?
- Ne pensez pas que moi je vous
accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c'est
Moïse, en qui vous avez mis votre espérance.
- Car si vous croyiez Moïse,
vous me croiriez aussi, parce qu'il a écrit de moi.
- Mais si vous ne croyez pas
à ses écrits, comment croirez-vous à mes
paroles?
[ Début ]
Chapitre 6
- Après cela, Jésus
s'en alla de l'autre côté de la mer de
Galilée, de Tibériade.
- Une grande foule le suivait,
parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les
malades.
- Jésus monta sur la
montagne, et là il s'assit avec ses disciples.
- Or, la Pâque était
proche, la fête des Juifs.
- Ayant levé les yeux, et
voyant qu'une grande foule venait à lui, Jésus dit
à Philippe: Où achèterons-nous des pains,
pour que ces gens aient à manger?
- Il disait cela pour
l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire.
- Philippe lui répondit: Les
pains qu'on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour
que chacun en reçût un peu.
- Un de ses disciples,
André, frère de Simon Pierre, lui dit:
- Il y a ici un jeune garçon
qui a cinq pains d'orge et deux poissons; mais qu'est-ce que cela
pour tant de gens?
- Jésus dit: Faites-les
asseoir. Il y avait dans ce lieu beaucoup d'herbe. Ils s'assirent
donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
- Jésus prit les pains,
rendit grâces, et les distribua à ceux qui
étaient assis; il leur donna de même des poissons,
autant qu'ils en voulurent.
- Lorsqu'ils furent
rassasiés, il dit à ses disciples: Ramassez les
morceaux qui restent, afin que rien ne se perde.
- Ils les ramassèrent donc,
et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui
restèrent des cinq pains d'orge, après que tous
eurent mangé.
- Ces gens, ayant vu le miracle que
Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est vraiment le
prophète qui doit venir dans le monde.
- Et Jésus, sachant qu'ils
allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau
sur la montagne, lui seul.
- Quand le soir fut venu, ses
disciples descendirent au bord de la mer.
- Étant montés dans
une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à
Capernaüm. Il faisait déjà nuit, et
Jésus ne les avait pas encore rejoints.
- Il soufflait un grand vent, et la
mer était agitée.
- Après avoir ramé
environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus
marchant sur la mer et s'approchant de la barque. Et ils eurent
peur.
- Mais Jésus leur dit: C'est
moi; n'ayez pas peur!
- Ils voulaient donc le prendre
dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu
où ils allaient.
- La foule qui était
restée de l'autre côté de la mer avait
remarqué qu'il ne se trouvait là qu'une seule
barque, et que Jésus n'était pas monté dans
cette barque avec ses disciples, mais qu'ils étaient partis
seuls.
- Le lendemain, comme d'autres
barques étaient arrivées de Tibériade
près du lieu où ils avaient mangé le pain
après que le Seigneur eut rendu grâces,
- les gens de la foule, ayant vu
que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là,
montèrent eux-mêmes dans ces barques et
allèrent à Capernaüm à la recherche de
Jésus.
- Et l'ayant trouvé au
delà de la mer, ils lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu
ici?
- Jésus leur
répondit: En vérité, en vérité,
je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des
miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que
vous avez été rassasiés.
- Travaillez, non pour la
nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la
vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera; car
c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son
sceau.
- Ils lui dirent: Que devons-nous
faire, pour faire les oeuvres de Dieu?
- Jésus leur
répondit: L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui
qu'il a envoyé.
- Quel miracle fais-tu donc, lui
dirent-ils, afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi?
Que fais-tu?
- Nos pères ont mangé
la manne dans le désert, selon ce qui est écrit: Il
leur donna le pain du ciel à manger.
- Jésus leur dit: En
vérité, en vérité, je vous le dis,
Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon
Père vous donne le vrai pain du ciel;
- car le pain de Dieu, c'est celui
qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.
- Ils lui dirent: Seigneur,
donne-nous toujours ce pain.
- Jésus leur dit: Je suis le
pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et
celui qui croit en moi n'aura jamais soif.
- Mais, je vous l'ai dit, vous
m'avez vu, et vous ne croyez point.
- Tous ceux que le Père me
donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui
qui vient à moi;
- car je suis descendu du ciel pour
faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui
m'a envoyé.
- Or, la volonté de celui
qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il
m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier
jour.
- La volonté de mon
Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait
la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier
jour.
- Les Juifs murmuraient à
son sujet, parce qu'il avait dit: Je suis le pain qui est descendu
du ciel.
- Et ils disaient: N'est-ce pas
là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous
connaissons le père et la mère? Comment donc dit-il:
Je suis descendu du ciel?
- Jésus leur
répondit: Ne murmurez pas entre vous.
- Nul ne peut venir à moi,
si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et je le
ressusciterai au dernier jour.
- Il est écrit dans les
prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi
quiconque a entendu le Père et a reçu son
enseignement vient à moi.
- C'est que nul n'a vu le
Père, sinon celui qui vient de Dieu; celui-là a vu
le Père.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la
vie éternelle.
- Je suis le pain de vie.
- Vos pères ont mangé
la manne dans le désert, et ils sont morts.
- C'est ici le pain qui descend du
ciel, afin que celui qui en mange ne meure point.
- Je suis le pain vivant qui est
descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra
éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair,
que je donnerai pour la vie du monde.
- Là-dessus, les Juifs
disputaient entre eux, disant: Comment peut-il nous donner sa
chair à manger?
- Jésus leur dit: En
vérité, en vérité, je vous le dis, si
vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez
son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes.
- Celui qui mange ma chair et qui
boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au
dernier jour.
- Car ma chair est vraiment une
nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
- Celui qui mange ma chair et qui
boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.
- Comme le Père qui est
vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi
celui qui me mange vivra par moi.
- C'est ici le pain qui est
descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui
ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce
pain vivra éternellement.
- Jésus dit ces choses dans
la synagogue, enseignant à Capernaüm.
- Plusieurs de ses disciples,
après l'avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui
peut l'écouter?
- Jésus, sachant en
lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet,
leur dit: Cela vous scandalise-t-il?
- Et si vous voyez le Fils de
l'homme monter où il était auparavant?...
- C'est l'esprit qui vivifie; la
chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont
esprit et vie.
- Mais il en est parmi vous
quelques-uns qui ne croient point. Car Jésus savait
dès le commencement qui étaient ceux qui ne
croyaient point, et qui était celui qui le
livrerait.
- Et il ajouta: C'est pourquoi je
vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a
été donné par le Père.
- Dès ce moment, plusieurs
de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec
lui.
- Jésus donc dit aux douze:
Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller?
- Simon Pierre lui répondit:
Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie
éternelle.
- Et nous avons cru et nous avons
connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.
- Jésus leur
répondit: N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les
douze? Et l'un de vous est un démon!
- Il parlait de Judas Iscariot,
fils de Simon; car c'était lui qui devait le livrer, lui,
l'un des douze.
[ Début ]
Chapitre 7
- Après cela, Jésus
parcourait la Galilée, car il ne voulait pas
séjourner en Judée, parce que les Juifs cherchaient
à le faire mourir.
- Or, la fête des Juifs, la
fête des Tabernacles, était proche.
- Et ses frères lui dirent:
Pars d'ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient
aussi les oeuvres que tu fais.
- Personne n'agit en secret,
lorsqu'il désire paraître: si tu fais ces choses,
montre-toi toi-même au monde.
- Car ses frères non plus ne
croyaient pas en lui.
- Jésus leur dit: Mon temps
n'est pas encore venu, mais votre temps est toujours
prêt.
- Le monde ne peut vous haïr;
moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage
que ses oeuvres sont mauvaises.
- Montez, vous, à cette
fête; pour moi, je n'y monte point, parce que mon temps
n'est pas encore accompli.
- Après leur avoir dit cela,
il resta en Galilée.
- Lorsque ses frères furent
montés à la fête, il y monta aussi
lui-même, non publiquement, mais comme en secret.
- Les Juifs le cherchaient pendant
la fête, et disaient: Où est-il?
- Il y avait dans la foule grande
rumeur à son sujet. Les uns disaient: C'est un homme de
bien. D'autres disaient: Non, il égare la multitude.
- Personne, toutefois, ne parlait
librement de lui, par crainte des Juifs.
- Vers le milieu de la fête,
Jésus monta au temple. Et il enseignait.
- Les Juifs s'étonnaient,
disant: Comment connaît-il les Écritures, lui qui n'a
point étudié?
- Jésus leur
répondit: Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui
m'a envoyé.
- Si quelqu'un veut faire sa
volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou
si je parle de mon chef.
- Celui qui parle de son chef
cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de
celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a
point d'injustice en lui.
- Moïse ne vous a-t-il pas
donné la loi? Et nul de vous n'observe la loi. Pourquoi
cherchez-vous à me faire mourir?
- La foule répondit: Tu as
un démon. Qui est-ce qui cherche à te faire
mourir?
- Jésus leur
répondit: J'ai fait une oeuvre, et vous en êtes tous
étonnés.
- Moïse vous a donné la
circoncision, -non qu'elle vienne de Moïse, car elle vient
des patriarches, -et vous circoncisez un homme le jour du
sabbat.
- Si un homme reçoit la
circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne
soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de
ce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du
sabbat?
- Ne jugez pas selon l'apparence,
mais jugez selon la justice.
- Quelques habitants de
Jérusalem disaient: N'est-ce pas là celui qu'ils
cherchent à faire mourir?
- Et voici, il parle librement, et
ils ne lui disent rien! Est-ce que vraiment les chefs auraient
reconnu qu'il est le Christ?
- Cependant celui-ci, nous savons
d'où il est; mais le Christ, quand il viendra, personne ne
saura d'où il est.
- Et Jésus, enseignant dans
le temple, s'écria: Vous me connaissez, et vous savez
d'où je suis! Je ne suis pas venu de moi-même: mais
celui qui m'a envoyé est vrai, et vous ne le connaissez
pas.
- Moi, je le connais; car je viens
de lui, et c'est lui qui m'a envoyé.
- Ils cherchaient donc à se
saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son
heure n'était pas encore venue.
- Plusieurs parmi la foule crurent
en lui, et ils disaient: Le Christ, quand il viendra, fera-t-il
plus de miracles que n'en a fait celui-ci?
- Les pharisiens entendirent la
foule murmurant de lui ces choses. Alors les principaux
sacrificateurs et les pharisiens envoyèrent des huissiers
pour le saisir.
- Jésus dit: Je suis encore
avec vous pour un peu de temps, puis je m'en vais vers celui qui
m'a envoyé.
- Vous me chercherez et vous ne me
trouverez pas, et vous ne pouvez venir où je serai.
- Sur quoi les Juifs dirent entre
eux: Où ira-t-il, que nous ne le trouvions pas? Ira-t-il
parmi ceux qui sont dispersés chez les Grecs, et
enseignera-t-il les Grecs?
- Que signifie cette parole qu'il a
dite: Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et vous ne
pouvez venir où je serai?
- Le dernier jour, le grand jour de
la fête, Jésus, se tenant debout, s'écria: Si
quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il
boive.
- Celui qui croit en moi, des
fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit
l'Écriture.
- Il dit cela de l'Esprit que
devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l'Esprit
n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas
encore été glorifié.
- Des gens de la foule, ayant
entendu ces paroles, disaient: Celui-ci est vraiment le
prophète.
- D'autres disaient: C'est le
Christ. Et d'autres disaient: Est-ce bien de la Galilée que
doit venir le Christ?
- L'Écriture ne dit-elle pas
que c'est de la postérité de David, et du village de
Bethléhem, où était David, que le Christ doit
venir?
- Il y eut donc, à cause de
lui, division parmi la foule.
- Quelques-uns d'entre eux
voulaient le saisir, mais personne ne mit la main sur lui.
- Ainsi les huissiers
retournèrent vers les principaux sacrificateurs et les
pharisiens. Et ceux-ci leur dirent: Pourquoi ne l'avez-vous pas
amené?
- Les huissiers répondirent:
Jamais homme n'a parlé comme cet homme.
- Les pharisiens leur
répliquèrent: Est-ce que vous aussi, vous avez
été séduits?
- Y a-t-il quelqu'un des chefs ou
des pharisiens qui ait cru en lui?
- Mais cette foule qui ne
connaît pas la loi, ce sont des maudits!
- Nicodème, qui était
venu de nuit vers Jésus, et qui était l'un d'entre
eux, leur dit:
- Notre loi condamne-t-elle un
homme avant qu'on l'entende et qu'on sache ce qu'il a fait?
- Ils lui répondirent: Es-tu
aussi Galiléen? Examine, et tu verras que de la
Galilée il ne sort point de prophète.
- Et chacun s'en retourna dans sa
maison.
[ Début ]
Chapitre 8
- Jésus se rendit à
la montagne des oliviers.
- Mais, dès le matin, il
alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à
lui. S'étant assis, il les enseignait.
- Alors les scribes et les
pharisiens amenèrent une femme surprise en
adultère;
- et, la plaçant au milieu
du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette
femme a été surprise en flagrant délit
d'adultère.
- Moïse, dans la loi, nous a
ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que
dis-tu?
- Ils disaient cela pour
l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus,
s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la
terre.
- Comme ils continuaient à
l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est
sans péché jette le premier la pierre contre
elle.
- Et s'étant de nouveau
baissé, il écrivait sur la terre.
- Quand ils entendirent cela,
accusés par leur conscience, ils se retirèrent un
à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers;
et Jésus resta seul avec la femme qui était
là au milieu.
- Alors s'étant
relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui
dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne
t'a-t-il condamnée?
- Elle répondit: Non,
Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus:
va, et ne pèche plus.
- Jésus leur parla de
nouveau, et dit: Je suis la lumière du monde; celui qui me
suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura
la lumière de la vie.
- Là-dessus, les pharisiens
lui dirent: Tu rends témoignage de toi-même; ton
témoignage n'est pas vrai.
- Jésus leur
répondit: Quoique je rende témoignage de
moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais
d'où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne
savez d'où je viens ni où je vais.
- Vous jugez selon la chair; moi,
je ne juge personne.
- Et si je juge, mon jugement est
vrai, car je ne suis pas seul; mais le Père qui m'a
envoyé est avec moi.
- Il est écrit dans votre
loi que le témoignage de deux hommes est vrai;
- je rends témoignage de
moi-même, et le Père qui m'a envoyé rend
témoignage de moi.
- Ils lui dirent donc: Où
est ton Père? Jésus répondit: Vous ne
connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez,
vous connaîtriez aussi mon Père.
- Jésus dit ces paroles,
enseignant dans le temple, au lieu où était le
trésor; et personne ne le saisit, parce que son heure
n'était pas encore venue.
- Jésus leur dit encore: Je
m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre
péché; vous ne pouvez venir où je
vais.
- Sur quoi les Juifs dirent: Se
tuera-t-il lui-même, puisqu'il dit: Vous ne pouvez venir
où je vais?
- Et il leur dit: Vous êtes
d'en bas; moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde;
moi, je ne suis pas de ce monde.
- C'est pourquoi je vous ai dit que
vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez
pas ce que je suis, vous mourrez dans vos
péchés.
- Qui es-tu? lui dirent-ils.
Jésus leur répondit: Ce que je vous dis dès
le commencement.
- J'ai beaucoup de choses à
dire de vous et à juger en vous; mais celui qui m'a
envoyé est vrai, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis
au monde.
- Ils ne comprirent point qu'il
leur parlait du Père.
- Jésus donc leur dit: Quand
vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous
connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de
moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a
enseigné.
- Celui qui m'a envoyé est
avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais
toujours ce qui lui est agréable.
- Comme Jésus parlait ainsi,
plusieurs crurent en lui.
- Et il dit aux Juifs qui avaient
cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes
vraiment mes disciples;
- vous connaîtrez la
vérité, et la vérité vous
affranchira.
- Ils lui répondirent: Nous
sommes la postérité d'Abraham, et nous ne
fûmes jamais esclaves de personne; comment dis-tu: Vous
deviendrez libres?
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, leur répliqua
Jésus, quiconque se livre au péché est
esclave du péché.
- Or, l'esclave ne demeure pas
toujours dans la maison; le fils y demeure toujours.
- Si donc le Fils vous affranchit,
vous serez réellement libres.
- Je sais que vous êtes la
postérité d'Abraham; mais vous cherchez à me
faire mourir, parce que ma parole ne pénètre pas en
vous.
- Je dis ce que j'ai vu chez mon
Père; et vous, vous faites ce que vous avez entendu de la
part de votre père.
- Ils lui répondirent: Notre
père, c'est Abraham. Jésus leur dit: Si vous
étiez enfants d'Abraham, vous feriez les oeuvres
d'Abraham.
- Mais maintenant vous cherchez
à me faire mourir, moi qui vous ai dit la
vérité que j'ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne
l'a point fait.
- Vous faites les oeuvres de votre
père. Ils lui dirent: Nous ne sommes pas des enfants
illégitimes; nous avons un seul Père, Dieu.
- Jésus leur dit: Si Dieu
était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu
que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de
moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé.
- Pourquoi ne comprenez-vous pas
mon langage? Parce que vous ne pouvez écouter ma
parole.
- Vous avez pour père le
diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre
père. Il a été meurtrier dès le
commencement, et il ne se tient pas dans la vérité,
parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il
profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il
est menteur et le père du mensonge.
- Et moi, parce que je dis la
vérité, vous ne me croyez pas.
- Qui de vous me convaincra de
péché? Si je dis la vérité, pourquoi
ne me croyez-vous pas?
- Celui qui est de Dieu,
écoute les paroles de Dieu; vous n'écoutez pas,
parce que vous n'êtes pas de Dieu.
- Les Juifs lui répondirent:
N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu
as un démon?
- Jésus répliqua: Je
n'ai point de démon; mais j'honore mon Père, et vous
m'outragez.
- Je ne cherche point ma gloire; il
en est un qui la cherche et qui juge.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma
parole, il ne verra jamais la mort.
- Maintenant, lui dirent les Juifs,
nous connaissons que tu as un démon. Abraham est mort, les
prophètes aussi, et tu dis: Si quelqu'un garde ma parole,
il ne verra jamais la mort.
- Es-tu plus grand que notre
père Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont
morts. Qui prétends-tu être?
- Jésus répondit: Si
je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. C'est mon
père qui me glorifie, lui que vous dites être votre
Dieu,
- et que vous ne connaissez pas.
Pour moi, je le connais; et, si je disais que je ne le connais
pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le
connais, et je garde sa parole.
- Abraham, votre père, a
tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour: il l'a vu, et il
s'est réjoui.
- Les Juifs lui dirent: Tu n'as pas
encore cinquante ans, et tu as vu Abraham!
- Jésus leur dit: En
vérité, en vérité, je vous le dis,
avant qu'Abraham fût, je suis.
- Là-dessus, ils prirent des
pierres pour les jeter contre lui; mais Jésus se cacha, et
il sortit du temple.
[ Début ]
Chapitre 9
- Jésus vit, en passant, un
homme aveugle de naissance.
- Ses disciples lui firent cette
question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses
parents, pour qu'il soit né aveugle?
- Jésus répondit: Ce
n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais
c'est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en
lui.
- Il faut que je fasse, tandis
qu'il est jour, les oeuvres de celui qui m'a envoyé; la
nuit vient, où personne ne peut travailler.
- Pendant que je suis dans le
monde, je suis la lumière du monde.
- Après avoir dit cela, il
cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il
appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle,
- et lui dit: Va, et lave-toi au
réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé).
Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair.
- Ses voisins et ceux qui
auparavant l'avaient connu comme un mendiant disaient: N'est-ce
pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait?
- Les uns disaient: C'est lui.
D'autres disaient: Non, mais il lui ressemble. Et lui-même
disait: C'est moi.
- Ils lui dirent donc: Comment tes
yeux ont-ils été ouverts?
- Il répondit: L'Homme qu'on
appelle Jésus a fait de la boue, a oint mes yeux, et m'a
dit: Va au réservoir de Siloé, et lave-toi. J'y suis
allé, je me suis lavé, et j'ai recouvré la
vue.
- Ils lui dirent: Où est cet
homme? Il répondit: Je ne sais.
- Ils menèrent vers les
pharisiens celui qui avait été aveugle.
- Or, c'était un jour de
sabbat que Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert
les yeux.
- De nouveau, les pharisiens aussi
lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et
il leur dit: Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me
suis lavé, et je vois.
- Sur quoi quelques-uns des
pharisiens dirent: Cet homme ne vient pas de Dieu, car il
n'observe pas le sabbat. D'autres dirent: Comment un homme
pécheur peut-il faire de tels miracles?
- Et il y eut division parmi eux.
Ils dirent encore à l'aveugle: Toi, que dis-tu de lui, sur
ce qu'il t'a ouvert les yeux? Il répondit: C'est un
prophète.
- Les Juifs ne crurent point qu'il
eût été aveugle et qu'il eût
recouvré la vue jusqu'à ce qu'ils eussent fait venir
ses parents.
- Et ils les interrogèrent,
disant: Est-ce là votre fils, que vous dites être
né aveugle? Comment donc voit-il maintenant?
- Ses parents répondirent:
Nous savons que c'est notre fils, et qu'il est né
aveugle;
- mais comment il voit maintenant,
ou qui lui a ouvert les yeux, c'est ce que nous ne savons.
Interrogez-le lui-même, il a de l'âge, il parlera de
ce qui le concerne.
- Ses parents dirent cela parce
qu'ils craignaient les Juifs; car les Juifs étaient
déjà convenus que, si quelqu'un reconnaissait
Jésus pour le Christ, il serait exclu de la
synagogue.
- C'est pourquoi ses parents
dirent: Il a de l'âge, interrogez-le lui-même.
- Les pharisiens appelèrent
une seconde fois l'homme qui avait été aveugle, et
ils lui dirent: Donne gloire à Dieu; nous savons que cet
homme est un pécheur.
- Il répondit: S'il est un
pécheur, je ne sais; je sais une chose, c'est que
j'étais aveugle et que maintenant je vois.
- Ils lui dirent: Que t'a-t-il
fait? Comment t'a-t-il ouvert les yeux?
- Il leur répondit: Je vous
l'ai déjà dit, et vous n'avez pas
écouté; pourquoi voulez-vous l'entendre encore?
Voulez-vous aussi devenir ses disciples?
- Ils l'injurièrent et
dirent: C'est toi qui es son disciple; nous, nous sommes disciples
de Moïse.
- Nous savons que Dieu a
parlé à Moïse; mais celui-ci, nous ne savons
d'où il est.
- Cet homme leur répondit:
Il est étonnant que vous ne sachiez d'où il est; et
cependant il m'a ouvert les yeux.
- Nous savons que Dieu n'exauce
point les pécheurs; mais, si quelqu'un l'honore et fait sa
volonté, c'est celui là qu'il l'exauce.
- Jamais on n'a entendu dire que
quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né.
- Si cet homme ne venait pas de
Dieu, il ne pourrait rien faire.
- Ils lui répondirent: Tu es
né tout entier dans le péché, et tu nous
enseignes! Et ils le chassèrent.
- Jésus apprit qu'ils
l'avaient chassé; et, l'ayant rencontré, il lui dit:
Crois-tu au Fils de Dieu?
- Il répondit: Et qui
est-il, Seigneur, afin que je croie en lui?
- Tu l'as vu, lui dit Jésus,
et celui qui te parle, c'est lui.
- Et il dit: Je crois, Seigneur. Et
il se prosterna devant lui.
- Puis Jésus dit: Je suis
venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient
point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.
- Quelques pharisiens qui
étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent:
Nous aussi, sommes-nous aveugles?
- Jésus leur
répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas
de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons.
C'est pour cela que votre péché subsiste.
[ Début ]
Chapitre 10
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la
porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un
voleur et un brigand.
- Mais celui qui entre par la porte
est le berger des brebis.
- Le portier lui ouvre, et les
brebis entendent sa voix; il appelle par leur nom les brebis qui
lui appartiennent, et il les conduit dehors.
- Lorsqu'il a fait sortir toutes
ses propres brebis, il marche devant elles; et les brebis le
suivent, parce qu'elles connaissent sa voix.
- Elles ne suivront point un
étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne
connaissent pas la voix des étrangers.
- Jésus leur dit cette
parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur
parlait.
- Jésus leur dit encore: En
vérité, en vérité, je vous le dis, je
suis la porte des brebis.
- Tous ceux qui sont venus avant
moi sont des voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont
point écoutés.
- Je suis la porte. Si quelqu'un
entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et
il trouvera des pâturages.
- Le voleur ne vient que pour
dérober, égorger et détruire; moi, je suis
venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans
l'abondance.
- Je suis le bon berger. Le bon
berger donne sa vie pour ses brebis.
- Mais le mercenaire, qui n'est pas
le berger, et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit
venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite; et le loup
les ravit et les disperse.
- Le mercenaire s'enfuit, parce
qu'il est mercenaire, et qu'il ne se met point en peine des
brebis. Je suis le bon berger.
- Je connais mes brebis, et elles
me connaissent,
- comme le Père me
connaît et comme je connais le Père; et je donne ma
vie pour mes brebis.
- J'ai encore d'autres brebis, qui
ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je
les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul
troupeau, un seul berger.
- Le Père m'aime, parce que
je donne ma vie, afin de la reprendre.
- Personne ne me l'ôte, mais
je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et
j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai
reçu de mon Père.
- Il y eut de nouveau, à
cause de ces paroles, division parmi les Juifs.
- Plusieurs d'entre eux disaient:
Il a un démon, il est fou; pourquoi
l'écoutez-vous?
- D'autres disaient: Ce ne sont pas
les paroles d'un démoniaque; un démon peut-il ouvrir
les yeux des aveugles?
- On célébrait
à Jérusalem la fête de la Dédicace.
C'était l'hiver.
- Et Jésus se promenait dans
le temple, sous le portique de Salomon.
- Les Juifs l'entourèrent,
et lui dirent: Jusques à quand tiendras-tu notre esprit en
suspens? Si tu es le Christ, dis-le nous franchement.
- Jésus leur
répondit: Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les
oeuvres que je fais au nom de mon Père rendent
témoignage de moi.
- Mais vous ne croyez pas, parce
que vous n'êtes pas de mes brebis.
- Mes brebis entendent ma voix; je
les connais, et elles me suivent.
- Je leur donne la vie
éternelle; et elles ne périront jamais, et personne
ne les ravira de ma main.
- Mon Père, qui me les a
données, est plus grand que tous; et personne ne peut les
ravir de la main de mon Père.
- Moi et le Père nous sommes
un.
- Alors les Juifs prirent de
nouveau des pierres pour le lapider.
- Jésus leur dit: Je vous ai
fait voir plusieurs bonnes oeuvres venant de mon Père: pour
laquelle me lapidez-vous?
- Les Juifs lui répondirent:
Ce n'est point pour une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais
pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te
fais Dieu.
- Jésus leur
répondit: N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai
dit: Vous êtes des dieux?
- Si elle a appelé dieux
ceux à qui la parole de Dieu a été
adressée, et si l'Écriture ne peut être
anéantie,
- celui que le Père a
sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites:
Tu blasphèmes! Et cela parce que j'ai dit: Je suis le Fils
de Dieu.
- Si je ne fais pas les oeuvres de
mon Père, ne me croyez pas.
- Mais si je les fais, quand
même vous ne me croyez point, croyez à ces oeuvres,
afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en
moi et que je suis dans le Père.
- Là-dessus, ils
cherchèrent encore à le saisir, mais il
s'échappa de leurs mains.
- Jésus s'en alla de nouveau
au delà du Jourdain, dans le lieu où Jean avait
d'abord baptisé. Et il y demeura.
- Beaucoup de gens vinrent à
lui, et ils disaient: Jean n'a fait aucun miracle; mais tout ce
que Jean a dit de cet homme était vrai.
- Et, dans ce lieu-là,
plusieurs crurent en lui.
[ Début ]
Chapitre 11
- Il y avait un homme malade,
Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa
soeur.
- C'était cette Marie qui
oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses
cheveux, et c'était son frère Lazare qui
était malade.
- Les soeurs envoyèrent dire
à Jésus: Seigneur, voici, celui que tu aimes est
malade.
- Après avoir entendu cela,
Jésus dit: Cette maladie n'est point à la mort; mais
elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit
glorifié par elle.
- Or, Jésus aimait Marthe,
et sa soeur, et Lazare.
- Lors donc qu'il eut appris que
Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le
lieu où il était,
- et il dit ensuite aux disciples:
Retournons en Judée.
- Les disciples lui dirent: Rabbi,
les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider,
et tu retournes en Judée!
- Jésus répondit: N'y
a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le
jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de
ce monde;
- mais, si quelqu'un marche pendant
la nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en
lui.
- Après ces paroles, il leur
dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le
réveiller.
- Les disciples lui dirent:
Seigneur, s'il dort, il sera guéri.
- Jésus avait parlé
de sa mort, mais ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du
sommeil.
- Alors Jésus leur dit
ouvertement: Lazare est mort.
- Et, à cause de vous, afin
que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n'étais
pas là. Mais allons vers lui.
- Sur quoi Thomas, appelé
Didyme, dit aux autres disciples: Allons aussi, afin de mourir
avec lui.
- Jésus, étant
arrivé, trouva que Lazare était déjà
depuis quatre jours dans le sépulcre.
- Et, comme Béthanie
était près de Jérusalem, à quinze
stades environ,
- beaucoup de Juifs étaient
venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur
frère.
- Lorsque Marthe apprit que
Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que
Marie se tenait assise à la maison.
- Marthe dit à Jésus:
Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne
serait pas mort.
- Mais, maintenant même, je
sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te
l'accordera.
- Jésus lui dit: Ton
frère ressuscitera.
- Je sais, lui répondit
Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au
dernier jour.
- Jésus lui dit: Je suis la
résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand
même il serait mort;
- et quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais. Crois-tu cela?
- Elle lui dit: Oui, Seigneur, je
crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans
le monde.
- Ayant ainsi parlé, elle
s'en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa soeur, et
lui dit: Le maître est ici, et il te demande.
- Dès que Marie eut entendu,
elle se leva promptement, et alla vers lui.
- Car Jésus n'était
pas encore entré dans le village, mais il était dans
le lieu où Marthe l'avait rencontré.
- Les Juifs qui étaient avec
Marie dans la maison et qui la consolaient, l'ayant vue se lever
promptement et sortir, la suivirent, disant: Elle va au
sépulcre, pour y pleurer.
- Lorsque Marie fut arrivée
là où était Jésus, et qu'elle le vit,
elle tomba à ses pieds, et lui dit: Seigneur, si tu eusses
été ici, mon frère ne serait pas mort.
- Jésus, la voyant pleurer,
elle et les Juifs qui étaient venus avec elle,
frémit en son esprit, et fut tout ému.
- Et il dit: Où l'avez-vous
mis? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.
- Jésus pleura.
- Sur quoi les Juifs dirent: Voyez
comme il l'aimait.
- Et quelques-uns d'entre eux
dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas
faire aussi que cet homme ne mourût point?
- Jésus frémissant de
nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre.
C'était une grotte, et une pierre était
placée devant.
- Jésus dit: Otez la pierre.
Marthe, la soeur du mort, lui dit: Seigneur, il sent
déjà, car il y a quatre jours qu'il est
là.
- Jésus lui dit: Ne t'ai-je
pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?
- Ils ôtèrent donc la
pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit:
Père, je te rends grâces de ce que tu m'as
exaucé.
- Pour moi, je savais que tu
m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la
foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as
envoyé.
- Ayant dit cela, il cria d'une
voix forte: Lazare, sors!
- Et le mort sortit, les pieds et
les mains liés de bandes, et le visage enveloppé
d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le
aller.
- Plusieurs des Juifs qui
étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit
Jésus, crurent en lui.
- Mais quelques-uns d'entre eux
allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce que
Jésus avait fait.
- Alors les principaux
sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le
sanhédrin, et dirent: Que ferons-nous? Car cet homme fait
beaucoup de miracles.
- Si nous le laissons faire, tous
croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre
ville et notre nation.
- L'un d'eux, Caïphe, qui
était souverain sacrificateur cette année-là,
leur dit: Vous n'y entendez rien;
- vous ne
réfléchissez pas qu'il est dans votre
intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que
la nation entière ne périsse pas.
- Or, il ne dit pas cela de
lui-même; mais étant souverain sacrificateur cette
année-là, il prophétisa que Jésus
devait mourir pour la nation.
- Et ce n'était pas pour la
nation seulement; c'était aussi afin de réunir en un
seul corps les enfants de Dieu dispersés.
- Dès ce jour, ils
résolurent de le faire mourir.
- C'est pourquoi Jésus ne se
montra plus ouvertement parmi les Juifs; mais il se retira dans la
contrée voisine du désert, dans une ville
appelée Éphraïm; et là il demeurait avec
ses disciples.
- La Pâque des Juifs
était proche. Et beaucoup de gens du pays montèrent
à Jérusalem avant la Pâque, pour se
purifier.
- Ils cherchaient Jésus, et
ils se disaient les uns aux autres dans le temple: Que vous en
semble? Ne viendra-t-il pas à la fête?
- Or, les principaux sacrificateurs
et les pharisiens avaient donné l'ordre que, si quelqu'un
savait où il était, il le déclarât,
afin qu'on se saisît de lui.
[ Début ]
Chapitre 12
- Six jours avant la Pâque,
Jésus arriva à Béthanie, où
était Lazare, qu'il avait ressuscité des
morts.
- Là, on lui fit un souper;
Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se
trouvaient à table avec lui.
- Marie, ayant pris une livre d'un
parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de
Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la
maison fut remplie de l'odeur du parfum.
- Un de ses disciples, Judas
Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit:
- Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce
parfum trois cent deniers, pour les donner aux pauvres?
- Il disait cela, non qu'il se
mît en peine des pauvres, mais parce qu'il était
voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y
mettait.
- Mais Jésus dit: Laisse-la
garder ce parfum pour le jour de ma sépulture.
- Vous avez toujours les pauvres
avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours.
- Une grande multitude de Juifs
apprirent que Jésus était à Béthanie;
et ils y vinrent, non pas seulement à cause de lui, mais
aussi pour voir Lazare, qu'il avait ressuscité des
morts.
- Les principaux sacrificateurs
délibérèrent de faire mourir aussi
Lazare,
- parce que beaucoup de Juifs se
retiraient d'eux à cause de lui, et croyaient en
Jésus.
- Le lendemain, une foule nombreuse
de gens venus à la fête ayant entendu dire que
Jésus se rendait à Jérusalem,
- prirent des branches de palmiers,
et allèrent au-devant de lui, en criant: Hosanna!
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi
d'Israël!
- Jésus trouva un
ânon, et s'assit dessus, selon ce qui est
écrit:
- Ne crains point, fille de Sion;
Voici, ton roi vient, Assis sur le petit d'une
ânesse.
- Ses disciples ne comprirent pas
d'abord ces choses; mais, lorsque Jésus eut
été glorifié, ils se souvinrent qu'elles
étaient écrites de lui, et qu'il les avaient
été accomplies à son égard.
- Tous ceux qui étaient avec
Jésus, quand il appela Lazare du sépulcre et le
ressuscita des morts, lui rendaient témoignage;
- et la foule vint au-devant de
lui, parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce
miracle.
- Les pharisiens se dirent donc les
uns aux autres: Vous voyez que vous ne gagnez rien; voici, le
monde est allé après lui.
- Quelques Grecs, du nombre de ceux
qui étaient montés pour adorer pendant la
fête,
- s'adressèrent à
Philippe, de Bethsaïda en Galilée, et lui dirent avec
instance: Seigneur, nous voudrions voir Jésus.
- Philippe alla le dire à
André, puis André et Philippe le dirent à
Jésus.
- Jésus leur
répondit: L'heure est venue où le Fils de l'homme
doit être glorifié.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, si le grain de blé
qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s'il
meurt, il porte beaucoup de fruit.
- Celui qui aime sa vie la perdra,
et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie
éternelle.
- Si quelqu'un me sert, qu'il me
suive; et là où je suis, là aussi sera mon
serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera.
- Maintenant mon âme est
troublée. Et que dirais-je?... Père,
délivre-moi de cette heure?... Mais c'est pour cela que je
suis venu jusqu'à cette heure.
- Père, glorifie ton nom! Et
une voix vint du ciel: Je l'ai glorifié, et je le
glorifierai encore.
- La foule qui était
là, et qui avait entendu, disait que c'était un
tonnerre. D'autres disaient: Un ange lui a parlé.
- Jésus dit: Ce n'est pas
à cause de moi que cette voix s'est fait entendre; c'est
à cause de vous.
- Maintenant a lieu le jugement de
ce monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté
dehors.
- Et moi, quand j'aurai
été élevé de la terre, j'attirerai
tous les hommes à moi.
- En parlant ainsi, il indiquait de
quelle mort il devait mourir. -
- La foule lui répondit:
Nous avons appris par la loi que le Christ demeure
éternellement; comment donc dis-tu: Il faut que le Fils de
l'homme soit élevé? Qui est ce Fils de
l'homme?
- Jésus leur dit: La
lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous.
Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les
ténèbres ne vous surprennent point: celui qui marche
dans les ténèbres ne sait où il va.
- Pendant que vous avez la
lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez
des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis
il s'en alla, et se cacha loin d'eux.
- Malgré tant de miracles
qu'il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en
lui,
- afin que s'accomplît la
parole qu'Ésaïe, le prophète, a
prononcée: Seigneur, Qui a cru à notre
prédication? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il
été révélé?
- Aussi ne pouvaient-ils croire,
parce qu'Ésaïe a dit encore:
- Il a aveuglé leurs yeux;
et il a endurci leur coeur, De peur qu'ils ne voient des yeux,
Qu'ils ne comprennent du coeur, Qu'ils ne se convertissent, et que
je ne les guérisse.
- Ésaïe dit ces choses,
lorsqu'il vit sa gloire, et qu'il parla de lui.
- Cependant, même parmi les
chefs, plusieurs crurent en lui; mais, à cause des
pharisiens, ils n'en faisaient pas l'aveu, dans la crainte
d'être exclus de la synagogue.
- Car ils aimèrent la gloire
des hommes plus que la gloire de Dieu.
- Or, Jésus s'était
écrié: Celui qui croit en moi croit, non pas en moi,
mais en celui qui m'a envoyé;
- et celui qui me voit voit celui
qui m'a envoyé.
- Je suis venu comme une
lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne
demeure pas dans les ténèbres.
- Si quelqu'un entend mes paroles
et ne les garde point, ce n'est pas moi qui le juge; car je suis
venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde.
- Celui qui me rejette et qui ne
reçoit pas mes paroles a son juge; la parole que j'ai
annoncée, c'est elle qui le jugera au dernier jour.
- Car je n'ai point parlé de
moi-même; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a
prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer.
- Et je sais que son commandement
est la vie éternelle. C'est pourquoi les choses que je dis,
je les dis comme le Père me les a dites.
[ Début ]
Chapitre 13
- Avant la fête de
Pâque, Jésus, sachant que son heure était
venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé
les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à
son amour pour eux.
- Pendant le souper, lorsque le
diable avait déjà inspiré au coeur de Judas
Iscariot, fils de Simon, le dessein de le livrer,
- Jésus, qui savait que le
Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu'il
était venu de Dieu, et qu'il s'en allait à
Dieu,
- se leva de table, ôta ses
vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit.
- Ensuite il versa de l'eau dans un
bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et
à les essuyer avec le linge dont il était
ceint.
- Il vint donc à Simon
Pierre; et Pierre lui dit: Toi, Seigneur, tu me laves les
pieds!
- Jésus lui répondit:
Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le
comprendras bientôt.
- Pierre lui dit: Non, jamais tu ne
me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne
te lave, tu n'auras point de part avec moi.
- Simon Pierre lui dit: Seigneur,
non seulement les pieds, mais encore les mains et la
tête.
- Jésus lui dit: Celui qui
est lavé n'a besoin que de se laver les pieds pour
être entièrement pur; et vous êtes purs, mais
non pas tous.
- Car il connaissait celui qui le
livrait; c'est pourquoi il dit: Vous n'êtes pas tous
purs.
- Après qu'il leur eut
lavé les pieds, et qu'il eut pris ses vêtements, il
se remit à table, et leur dit: Comprenez-vous ce que je
vous ai fait?
- Vous m'appelez Maître et
Seigneur; et vous dites bien, car je le suis.
- Si donc je vous ai lavé
les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi
vous laver les pieds les uns aux autres;
- car je vous ai donné un
exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus
grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui
l'a envoyé.
- Si vous savez ces choses, vous
êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.
- Ce n'est pas de vous tous que je
parle; je connais ceux que j'ai choisis. Mais il faut que
l'Écriture s'accomplisse: Celui qui mange avec moi le pain
A levé son talon contre moi.
- Dès à
présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin
que, lorsqu'elle arrivera, vous croyiez à ce que je
suis.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, celui qui reçoit
celui que j'aurai envoyé me reçoit, et celui qui me
reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.
- Ayant ainsi parlé,
Jésus fut troublé en son esprit, et il dit
expressément: En vérité, en
vérité, je vous le dis, l'un de vous me
livrera.
- Les disciples se regardaient les
uns les autres, ne sachant de qui il parlait.
- Un des disciples, celui que
Jésus aimait, était couché sur le sein de
Jésus.
- Simon Pierre lui fit signe de
demander qui était celui dont parlait Jésus.
- Et ce disciple, s'étant
penché sur la poitrine de Jésus, lui dit: Seigneur,
qui est-ce?
- Jésus répondit:
C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et,
ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils
de Simon, l'Iscariot.
- Dès que le morceau fut
donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit: Ce que
tu fais, fais-le promptement.
- Mais aucun de ceux qui
étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait
cela;
- car quelques-uns pensaient que,
comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire:
Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou
qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.
- Judas, ayant pris le morceau, se
hâta de sortir. Il était nuit.
- Lorsque Judas fut sorti,
Jésus dit: Maintenant, le Fils de l'homme a
été glorifié, et Dieu a été
glorifié en lui.
- Si Dieu a été
glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en
lui-même, et il le glorifiera bientôt.
- Mes petits enfants, je suis pour
peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez; et, comme j'ai
dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le
dis aussi maintenant.
- Je vous donne un commandement
nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai
aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.
- A ceci tous connaîtront que
vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns
pour les autres.
- Simon Pierre lui dit: Seigneur,
où vas-tu? Jésus répondit: Tu ne peux pas
maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus
tard.
- Seigneur, lui dit Pierre,
pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie
pour toi.
- Jésus répondit: Tu
donneras ta vie pour moi! En vérité, en
vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu
ne m'aies renié trois fois.
[ Début ]
Chapitre 14
- Que votre coeur ne se trouble
point. Croyez en Dieu, et croyez en moi.
- Il y a plusieurs demeures dans la
maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous
l'aurais dit. Je vais vous préparer une place.
- Et, lorsque je m'en serai
allé, et que je vous aurai préparé une place,
je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là
où je suis vous y soyez aussi.
- Vous savez où je vais, et
vous en savez le chemin.
- Thomas lui dit: Seigneur, nous ne
savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le
chemin?
- Jésus lui dit: Je suis le
chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au
Père que par moi.
- Si vous me connaissiez, vous
connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant
vous le connaissez, et vous l'avez vu.
- Philippe lui dit: Seigneur,
montre-nous le Père, et cela nous suffit.
- Jésus lui dit: Il y a si
longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu,
Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu:
Montre-nous le Père?
- Ne crois-tu pas que je suis dans
le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que
je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le
Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les
oeuvres.
- Croyez-moi, je suis dans le
Père, et le Père est en moi; croyez du moins
à cause de ces oeuvres.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera
aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes,
parce que je m'en vais au Père;
- et tout ce que vous demanderez en
mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié
dans le Fils.
- Si vous demandez quelque chose en
mon nom, je le ferai.
- Si vous m'aimez, gardez mes
commandements.
- Et moi, je prierai le
Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il
demeure éternellement avec vous,
- l'Esprit de vérité,
que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne
le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il
demeure avec vous, et il sera en vous.
- Je ne vous laisserai pas
orphelins, je viendrai à vous.
- Encore un peu de temps, et le
monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, car je vis, et
vous vivrez aussi.
- En ce jour-là, vous
connaîtrez que je suis en mon Père, que vous
êtes en moi, et que je suis en vous.
- Celui qui a mes commandements et
qui les garde, c'est celui qui m'aime; et celui qui m'aime sera
aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai
connaître à lui.
- Jude, non pas l'Iscariot, lui
dit: Seigneur, d'où vient que tu te feras connaître
à nous, et non au monde?
- Jésus lui répondit:
Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père
l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre
demeure chez lui.
- Celui qui ne m'aime pas ne garde
point mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de
moi, mais du Père qui m'a envoyé.
- Je vous ai dit ces choses pendant
que je demeure avec vous.
- Mais le consolateur, l'Esprit
Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera
toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai
dit.
- Je vous laisse la paix, je vous
donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que
votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme point.
- Vous avez entendu que je vous ai
dit: Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous
vous réjouiriez de ce que je vais au Père; car le
Père est plus grand que moi.
- Et maintenant je vous ai dit ces
choses avant qu'elles arrivent, afin que, lorsqu'elles arriveront,
vous croyiez.
- Je ne parlerai plus guère
avec vous; car le prince du monde vient. Il n'a rien en
moi;
- mais afin que le monde sache que
j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le
Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici.
[ Début ]
Chapitre 15
- Je suis le vrai cep, et mon
Père est le vigneron.
- Tout sarment qui est en moi et
qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui
porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore plus
de fruit.
- Déjà vous
êtes purs, à cause de la parole que je vous ai
annoncée.
- Demeurez en moi, et je demeurerai
en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du
fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le
pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi.
- Je suis le cep, vous êtes
les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte
beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.
- Si quelqu'un ne demeure pas en
moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il
sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu,
et ils brûlent.
- Si vous demeurez en moi, et que
mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et
cela vous sera accordé.
- Si vous portez beaucoup de fruit,
c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous
serez mes disciples.
- Comme le Père m'a
aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon
amour.
- Si vous gardez mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai
gardé les commandements de mon Père, et que je
demeure dans son amour.
- Je vous ai dit ces choses, afin
que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
- C'est ici mon commandement:
Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai
aimés.
- Il n'y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ses amis.
- Vous êtes mes amis, si vous
faites ce que je vous commande.
- Je ne vous appelle plus
serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son
maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je
vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon
Père.
- Ce n'est pas vous qui m'avez
choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai
établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du
fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez
au Père en mon nom, il vous le donne.
- Ce que je vous commande, c'est de
vous aimer les uns les autres.
- Si le monde vous hait, sachez
qu'il m'a haï avant vous.
- Si vous étiez du monde, le
monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous
n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du
monde, à cause de cela le monde vous hait.
- Souvenez-vous de la parole que je
vous ai dite: Le serviteur n'est pas plus grand que son
maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous
persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils
garderont aussi la vôtre.
- Mais ils vous feront toutes ces
choses à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas
celui qui m'a envoyé.
- Si je n'étais pas venu et
que je ne leur eusses point parlé, ils n'auraient pas de
péché; mais maintenant ils n'ont aucune excuse de
leur péché.
- Celui qui me hait, hait aussi mon
Père.
- Si je n'avais pas fait parmi eux
des oeuvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de
péché; mais maintenant ils les ont vues, et ils ont
haï et moi et mon Père.
- Mais cela est arrivé afin
que s'accomplît la parole qui est écrite dans leur
loi: Ils m'ont haï sans cause.
- Quand sera venu le consolateur,
que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de
vérité, qui vient du Père, il rendra
témoignage de moi;
- et vous aussi, vous rendrez
témoignage, parce que vous êtes avec moi dès
le commencement.
[ Début ]
Chapitre 16
- Je vous ai dit ces choses, afin
qu'elles ne soient pas pour vous une occasion de chute.
- Ils vous excluront des
synagogues; et même l'heure vient où quiconque vous
fera mourir croira rendre un culte à Dieu.
- Et ils agiront ainsi, parce
qu'ils n'ont connu ni le Père ni moi.
- Je vous ai dit ces choses, afin
que, lorsque l'heure sera venue, vous vous souveniez que je vous
les ai dites. Je ne vous en ai pas parlé dès le
commencement, parce que j'étais avec vous.
- Maintenant je m'en vais vers
celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande:
Où vas-tu?
- Mais, parce que je vous ai dit
ces choses, la tristesse a rempli votre coeur.
- Cependant je vous dis la
vérité: il vous est avantageux que je m'en aille,
car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers
vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.
- Et quand il sera venu, il
convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la
justice, et le jugement:
- en ce qui concerne le
péché, parce qu'ils ne croient pas en moi;
- la justice, parce que je vais au
Père, et que vous ne me verrez plus;
- le jugement, parce que le prince
de ce monde est jugé.
- J'ai encore beaucoup de choses
à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter
maintenant.
- Quand le consolateur sera venu,
l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la
vérité; car il ne parlera pas de lui-même,
mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les
choses à venir.
- Il me glorifiera, parce qu'il
prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera.
- Tout ce que le Père a est
à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est
à moi, et qu'il vous l'annoncera.
- Encore un peu de temps, et vous
ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me
verrez, parce que je vais au Père.
- Là-dessus, quelques-uns de
ses disciples dirent entre eux: Que signifie ce qu'il nous dit:
Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore
un peu de temps, et vous me verrez? et: Parce que je vais au
Père?
- Ils disaient donc: Que signifie
ce qu'il dit: Encore un peu de temps? Nous ne savons de quoi il
parle.
- Jésus, connut qu'ils
voulaient l'interroger, leur dit: Vous vous questionnez les uns
les autres sur ce que j'ai dit: Encore un peu de temps, et vous ne
me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me
verrez.
- En vérité, en
vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous
lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la
tristesse, mais votre tristesse se changera en joie.
- La femme, lorsqu'elle enfante,
éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue;
mais, lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle
ne se souvient plus de la souffrance, à cause de la joie
qu'elle a de ce qu'un homme est né dans le monde.
- Vous donc aussi, vous êtes
maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre
coeur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie.
- En ce jour-là, vous ne
m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en
vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au
Père, il vous le donnera en mon nom.
- Jusqu'à présent
vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous
recevrez, afin que votre joie soit parfaite.
- Je vous ai dit ces choses en
paraboles. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en
paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du
Père.
- En ce jour, vous demanderez en
mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour
vous;
- car le Père lui-même
vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru
que je suis sorti de Dieu.
- Je suis sorti du Père, et
je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde, et je
vais au Père.
- Ses disciples lui dirent: Voici,
maintenant tu parles ouvertement, et tu n'emploies aucune
parabole.
- Maintenant nous savons que tu
sais toutes choses, et que tu n'as pas besoin que personne
t'interroge; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de
Dieu.
- Jésus leur
répondit: Vous croyez maintenant.
- Voici, l'heure vient, et elle est
déjà venue, où vous serez dispersés
chacun de son côté, et où vous me laisserez
seul; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec
moi.
- Je vous ai dit ces choses, afin
que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le
monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde.
[ Début ]
Chapitre 17
- Après avoir ainsi
parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit:
Père, l'heure est venue! Glorifie ton Fils, afin que ton
Fils te glorifie,
- selon que tu lui as donné
pouvoir sur toute chair, afin qu'il accorde la vie
éternelle à tous ceux que tu lui as
donnés.
- Or, la vie éternelle,
c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que
tu as envoyé, Jésus Christ.
- Je t'ai glorifié sur la
terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée
à faire.
- Et maintenant toi, Père,
glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que
j'avais auprès de toi avant que le monde fût.
- J'ai fait connaître ton nom
aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils
étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils
ont gardé ta parole.
- Maintenant ils ont connu que tout
ce que tu m'as donné vient de toi.
- Car je leur ai donné les
paroles que tu m'as données; et ils les ont reçues,
et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru
que tu m'as envoyé.
- C'est pour eux que je prie. Je ne
prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés,
parce qu'ils sont à toi; -
- et tout ce qui est à moi
est à toi, et ce qui est à toi est à moi; -et
je suis glorifié en eux.
- Je ne suis plus dans le monde, et
ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père
saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin
qu'ils soient un comme nous.
- Lorsque j'étais avec eux
dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux
que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le
fils de perdition, afin que l'Écriture fût
accomplie.
- Et maintenant je vais à
toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu'ils aient en eux
ma joie parfaite.
- Je leur ai donné ta
parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du
monde, comme moi je ne suis pas du monde.
- Je ne te prie pas de les
ôter du monde, mais de les préserver du mal.
- Ils ne sont pas du monde, comme
moi je ne suis pas du monde.
- Sanctifie-les par ta
vérité: ta parole est la
vérité.
- Comme tu m'as envoyé dans
le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.
- Et je me sanctifie moi-même
pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la
vérité.
- Ce n'est pas pour eux seulement
que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur
parole,
- afin que tous soient un, comme
toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin
qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu
m'as envoyé.
- Je leur ai donné la gloire
que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes
un, -
- moi en eux, et toi en moi, -afin
qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu
m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as
aimé.
- Père, je veux que
là où je suis ceux que tu m'as donnés soient
aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu
m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la
fondation du monde.
- Père juste, le monde ne
t'a point connu; mais moi je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que
tu m'as envoyé.
- Je leur ai fait connaître
ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour
dont tu m'as aimé soit en eux, et que je sois en
eux.
[ Début ]
Chapitre 18
- Lorsqu'il eut dit ces choses,
Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté
du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans
lequel il entra, lui et ses disciples.
- Judas, qui le livrait,
connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y
étaient souvent réunis.
- Judas donc, ayant pris la
cohorte, et des huissiers qu'envoyèrent les principaux
sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des
lanternes, des flambeaux et des armes.
- Jésus, sachant tout ce qui
devait lui arriver, s'avança, et leur dit: Qui
cherchez-vous?
- Ils lui répondirent:
Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C'est moi. Et
Judas, qui le livrait, était avec eux.
- Lorsque Jésus leur eut
dit: C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par
terre.
- Il leur demanda de nouveau: Qui
cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus de Nazareth.
- Jésus répondit: Je
vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez,
laissez aller ceux-ci.
- Il dit cela, afin que
s'accomplît la parole qu'il avait dite: Je n'ai perdu aucun
de ceux que tu m'as donnés.
- Simon Pierre, qui avait une
épée, la tira, frappa le serviteur du souverain
sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur
s'appelait Malchus.
- Jésus dit à Pierre:
Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas
la coupe que le Père m'a donnée à
boire?
- La cohorte, le tribun, et les
huissiers des Juifs, se saisirent alors de Jésus, et le
lièrent.
- Ils l'emmenèrent d'abord
chez Anne; car il était le beau-père de Caïphe,
qui était souverain sacrificateur cette
année-là.
- Et Caïphe était celui
qui avait donné ce conseil aux Juifs: Il est avantageux
qu'un seul homme meure pour le peuple.
- Simon Pierre, avec un autre
disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du
souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la
cour du souverain sacrificateur;
- mais Pierre resta dehors
près de la porte. L'autre disciple, qui était connu
du souverain sacrificateur, sortit, parla à la
portière, et fit entrer Pierre.
- Alors la servante, la
portière, dit à Pierre: Toi aussi, n'es-tu pas des
disciples de cet homme? Il dit: Je n'en suis point.
- Les serviteurs et les huissiers,
qui étaient là, avaient allumé un brasier,
car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec
eux, et se chauffait.
- Le souverain sacrificateur
interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa
doctrine.
- Jésus lui répondit:
J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours
enseigné dans la synagogue et dans le temple, où
tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret.
- Pourquoi m'interroges-tu?
Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu; voici,
ceux-là savent ce que j'ai dit.
- A ces mots, un des huissiers, qui
se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en
disant: Est-ce ainsi que tu réponds au souverain
sacrificateur?
- Jésus lui dit: Si j'ai mal
parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien
parlé, pourquoi me frappes-tu?
- Anne l'envoya lié à
Caïphe, le souverain sacrificateur.
- Simon Pierre était
là, et se chauffait. On lui dit: Toi aussi, n'es-tu pas de
ses disciples? Il le nia, et dit: Je n'en suis point.
- Un des serviteurs du souverain
sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait
coupé l'oreille, dit: Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le
jardin?
- Pierre le nia de nouveau. Et
aussitôt le coq chanta.
- Ils conduisirent Jésus de
chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils
n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire,
afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la
Pâque.
- Pilate sortit donc pour aller
à eux, et il dit: Quelle accusation portez-vous contre cet
homme?
- Ils lui répondirent: Si ce
n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas
livré.
- Sur quoi Pilate leur dit:
Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs
lui dirent: Il ne nous est pas permis de mettre personne à
mort.
- C'était afin que
s'accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu'il
indiqua de quelle mort il devait mourir.
- Pilate rentra dans le
prétoire, appela Jésus, et lui dit: Es-tu le roi des
Juifs?
- Jésus répondit:
Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils
dit de moi?
- Pilate répondit: Moi,
suis-je Juif? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont
livré à moi: qu'as-tu fait?
- Mon royaume n'est pas de ce
monde, répondit Jésus. Si mon royaume était
de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je
ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume
n'est point d'ici-bas.
- Pilate lui dit: Tu es donc roi?
Jésus répondit: Tu le dis, je suis roi. Je suis
né et je suis venu dans le monde pour rendre
témoignage à la vérité. Quiconque est
de la vérité écoute ma voix.
- Pilate lui dit: Qu'est-ce que la
vérité? Après avoir dit cela, il sortit de
nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve
aucun crime en lui.
- Mais, comme c'est parmi vous une
coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête
de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des
Juifs?
- Alors de nouveau tous
s'écrièrent: Non pas lui, mais Barabbas. Or,
Barabbas était un brigand.
[ Début ]
Chapitre 19
- Alors Pilate prit Jésus,
et le fit battre de verges.
- Les soldats tressèrent une
couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête,
et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre; puis,
s'approchant de lui,
- ils disaient: Salut, roi des
Juifs! Et ils lui donnaient des soufflets.
- Pilate sortit de nouveau, et dit
aux Juifs: Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous
sachiez que je ne trouve en lui aucun crime.
- Jésus sortit donc, portant
la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate
leur dit: Voici l'homme.
- Lorsque les principaux
sacrificateurs et les huissiers le virent, ils
s'écrièrent: Crucifie! crucifie! Pilate leur dit:
Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve
point de crime en lui.
- Les Juifs lui répondirent:
Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce
qu'il s'est fait Fils de Dieu.
- Quand Pilate entendit cette
parole, sa frayeur augmenta.
- Il rentra dans le
prétoire, et il dit à Jésus: D'où
es-tu? Mais Jésus ne lui donna point de
réponse.
- Pilate lui dit: Est-ce à
moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te
crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher?
- Jésus répondit: Tu
n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été
donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à
toi commet un plus grand péché.
- Dès ce moment, Pilate
cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient: Si
tu le relâches, tu n'es pas ami de César. Quiconque
se fait roi se déclare contre César.
- Pilate, ayant entendu ces
paroles, amena Jésus dehors; et il s'assit sur le tribunal,
au lieu appelé le Pavé, et en hébreu
Gabbatha.
- C'était la
préparation de la Pâque, et environ la sixième
heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi.
- Mais ils
s'écrièrent: Ote, ôte, crucifie-le! Pilate
leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs
répondirent: Nous n'avons de roi que César.
- Alors il le leur livra pour
être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et
l'emmenèrent.
- Jésus, portant sa croix,
arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu
Golgotha.
- C'est là qu'il fut
crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque
côté, et Jésus au milieu.
- Pilate fit une inscription, qu'il
plaça sur la croix, et qui était ainsi
conçue: Jésus de Nazareth, roi des Juifs.
- Beaucoup de Juifs lurent cette
inscription, parce que le lieu où Jésus fut
crucifié était près de la ville: elle
était en hébreu, en grec et en latin.
- Les principaux sacrificateurs des
Juifs dirent à Pilate: N'écris pas: Roi des Juifs.
Mais écris qu'il a dit: Je suis roi des Juifs.
- Pilate répondit: Ce que
j'ai écrit, je l'ai écrit.
- Les soldats, après avoir
crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils
en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent
aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu
depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux:
- Ne la déchirons pas, mais
tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que
s'accomplît cette parole de l'Écriture: Ils se sont
partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort
ma tunique. Voilà ce que firent les soldats.
- Près de la croix de
Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa
mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.
- Jésus, voyant sa
mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit
à sa mère: Femme, voilà ton fils.
- Puis il dit au disciple:
Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple
la prit chez lui.
- Après cela, Jésus,
qui savait que tout était déjà
consommé, dit, afin que l'Écriture fût
accomplie: J'ai soif.
- Il y avait là un vase
plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge,
et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils
l'approchèrent de sa bouche.
- Quand Jésus eut pris le
vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête,
il rendit l'esprit.
- Dans la crainte que les corps ne
restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la
préparation, et ce jour de sabbat était un grand
jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on
rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les
enlevât.
- Les soldats vinrent donc, et ils
rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait
été crucifié avec lui.
- S'étant approchés
de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui
rompirent pas les jambes;
- mais un des soldats lui
perça le côté avec une lance, et
aussitôt il sortit du sang et de l'eau.
- Celui qui l'a vu en a rendu
témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait
qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi.
- Ces choses sont arrivées,
afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os ne
sera brisé.
- Et ailleurs l'Écriture dit
encore: Ils verront celui qu'ils ont percé.
- Après cela, Joseph
d'Arimathée, qui était disciple de Jésus,
mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la
permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le
permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus.
- Nicodème, qui auparavant
était allé de nuit vers Jésus, vint aussi,
apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et
d'aloès.
- Ils prirent donc le corps de
Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les
aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les
Juifs.
- Or, il y avait un jardin dans le
lieu où Jésus avait été
crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf,
où personne encore n'avait été mis.
- Ce fut là qu'ils
déposèrent Jésus, à cause de la
préparation des Juifs, parce que le sépulcre
était proche.
[ Début ]
Chapitre 20
- Le premier jour de la semaine,
Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin,
comme il faisait encore obscur; et elle vit que la pierre
était ôtée du sépulcre.
- Elle courut vers Simon Pierre et
vers l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: Ils
ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne
savons où ils l'ont mis.
- Pierre et l'autre disciple
sortirent, et allèrent au sépulcre.
- Ils couraient tous deux ensemble.
Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le
premier au sépulcre;
- s'étant baissé, il
vit les bandes qui étaient à terre, cependant il
n'entra pas.
- Simon Pierre, qui le suivait,
arriva et entra dans le sépulcre; il vit les bandes qui
étaient à terre,
- et le linge qu'on avait mis sur
la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais
plié dans un lieu à part.
- Alors l'autre disciple, qui
était arrivé le premier au sépulcre, entra
aussi; et il vit, et il crut.
- Car ils ne comprenaient pas
encore que, selon l'Écriture, Jésus devait
ressusciter des morts.
- Et les disciples s'en
retournèrent chez eux.
- Cependant Marie se tenait dehors
près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait,
elle se baissa pour regarder dans le sépulcre;
- et elle vit deux anges
vêtus de blanc, assis à la place où avait
été couché le corps de Jésus, l'un
à la tête, l'autre aux pieds.
- Ils lui dirent: Femme, pourquoi
pleures-tu? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont
enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont
mis.
- En disant cela, elle se retourna,
et elle vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que
c'était Jésus.
- Jésus lui dit: Femme,
pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que
c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c'est toi qui
l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le
prendrai.
- Jésus lui dit: Marie! Elle
se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni!
c'est-à-dire, Maître!
- Jésus lui dit: Ne me
touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon
Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je
monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et
votre Dieu.
- Marie de Magdala alla annoncer
aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit
ces choses.
- Le soir de ce jour, qui
était le premier de la semaine, les portes du lieu
où se trouvaient les disciples étant fermées,
à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs,
Jésus vint, se présenta au milieu d'eux, et leur
dit: La paix soit avec vous!
- Et quand il eut dit cela, il leur
montra ses mains et son côté. Les disciples furent
dans la joie en voyant le Seigneur.
- Jésus leur dit de nouveau:
La paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé,
moi aussi je vous envoie.
- Après ces paroles, il
souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit.
- Ceux à qui vous
pardonnerez les péchés, ils leur seront
pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils
leur seront retenus.
- Thomas, appelé Didyme,
l'un des douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus
vint.
- Les autres disciples lui dirent
donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: Si je ne vois
dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt
dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son
côté, je ne croirai point.
- Huit jours après, les
disciples de Jésus étaient de nouveau dans la
maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les
portes étant fermées, se présenta au milieu
d'eux, et dit: La paix soit avec vous!
- Puis il dit à Thomas:
Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main,
et mets-la dans mon côté; et ne sois pas
incrédule, mais crois.
- Thomas lui répondit: Mon
Seigneur et mon Dieu! Jésus lui dit:
- Parce que tu m'as vu, tu as cru.
Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru!
- Jésus a fait encore, en
présence de ses disciples, beaucoup d'autres miracles, qui
ne sont pas écrits dans ce livre.
- Mais ces choses ont
été écrites afin que vous croyiez que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous
ayez la vie en son nom.
[ Début ]
Chapitre 21
- Après cela, Jésus
se montra encore aux disciples, sur les bords de la mer de
Tibériade. Et voici de quelle manière il se
montra.
- Simon Pierre, Thomas,
appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée,
les fils de Zébédée, et deux autres disciples
de Jésus, étaient ensemble.
- Simon Pierre leur dit: Je vais
pêcher. Ils lui dirent: Nous allons aussi avec toi. Ils
sortirent et montèrent dans une barque, et cette
nuit-là ils ne prirent rien.
- Le matin étant venu,
Jésus se trouva sur le rivage; mais les disciples ne
savaient pas que c'était Jésus.
- Jésus leur dit: Enfants,
n'avez-vous rien à manger? Ils lui répondirent:
Non.
- Il leur dit: Jetez le filet du
côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le
jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer,
à cause de la grande quantité de poissons.
- Alors le disciple que
Jésus aimait dit à Pierre: C'est le Seigneur! Et
Simon Pierre, dès qu'il eut entendu que c'était le
Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il
était nu, et se jeta dans la mer.
- Les autres disciples vinrent avec
la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils
n'étaient éloignés de terre que d'environ
deux cents coudées.
- Lorsqu'ils furent descendus
à terre, ils virent là des charbons allumés,
du poisson dessus, et du pain.
- Jésus leur dit: Apportez
des poissons que vous venez de prendre.
- Simon Pierre monta dans la
barque, et tira à terre le filet plein de cent
cinquante-trois grands poissons; et quoiqu'il y en eût tant,
le filet ne se rompit point.
- Jésus leur dit: Venez,
mangez. Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu?
sachant que c'était le Seigneur.
- Jésus s'approcha, prit le
pain, et leur en donna; il fit de même du poisson.
- C'était déjà
la troisième fois que Jésus se montrait à ses
disciples depuis qu'il était ressuscité des
morts.
- Après qu'ils eurent
mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils
de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci? Il lui
répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime.
Jésus lui dit: Pais mes agneaux.
- Il lui dit une seconde fois:
Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui,
Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes
brebis.
- Il lui dit pour la
troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre
fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la
troisième fois: M'aimes-tu? Et il lui répondit:
Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime.
Jésus lui dit: Pais mes brebis.
- En vérité, en
vérité, je te le dis, quand tu étais plus
jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu
voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains,
et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne
voudras pas.
- Il dit cela pour indiquer par
quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé,
il lui dit: Suis-moi.
- Pierre, s'étant
retourné, vit venir après eux le disciple que
Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s'était
penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit:
Seigneur, qui est celui qui te livre?
- En le voyant, Pierre dit à
Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il?
- Jésus lui dit: Si je veux
qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi,
suis-moi.
- Là-dessus, le bruit courut
parmi les frères que ce disciple ne mourrait point.
Cependant Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il ne
mourrait point; mais: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce
que je vienne, que t'importe?
- C'est ce disciple qui rend
témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et
nous savons que son témoignage est vrai.
- Jésus a fait encore
beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en
détail, je ne pense pas que le monde même pût
contenir les livres qu'on écrirait.
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