Le livre des Juges
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Chapitre 1
- Après la mort de
Josué, les enfants d'Israël consultèrent
l'Éternel, en disant: Qui de nous montera le premier contre
les Cananéens, pour les attaquer?
- L'Éternel répondit:
Juda montera, voici, j'ai livré le pays entre ses
mains.
- Et Juda dit à
Siméon, son frère: Monte avec moi dans le pays qui
m'est échu par le sort, et nous combattrons les
Cananéens; j'irai aussi avec toi dans celui qui t'est
tombé en partage. Et Siméon alla avec lui.
- Juda monta, et l'Éternel
livra entre leurs mains les Cananéens et les
Phéréziens; ils battirent dix mille hommes à
Bézek.
- Ils trouvèrent Adoni
Bézek à Bézek; ils l'attaquèrent, et
ils battirent les Cananéens et les
Phéréziens.
- Adoni Bézek prit la fuite;
mais ils le poursuivirent et le saisirent, et ils lui
coupèrent les pouces des mains et des pieds.
- Adoni Bézek dit:
Soixante-dix rois, ayant les pouces des mains et des pieds
coupés, ramassaient sous ma table; Dieu me rend ce que j'ai
fait. On l'emmena à Jérusalem, et il y
mourut.
- Les fils de Juda
attaquèrent Jérusalem et la prirent, ils la
frappèrent du tranchant de l'épée et mirent
le feu à la ville.
- Les fils de Juda descendirent
ensuite, pour combattre les Cananéens qui habitaient la
montagne, la contrée du midi et la plaine.
- Juda marcha contre les
Cananéens qui habitaient à Hébron,
appelée autrefois Kirjath Arba; et il battit
Schéschaï, Ahiman et Talmaï.
- De là il marcha contre les
habitants de Debir: Debir s'appelait autrefois Kirjath
Sépher.
- Caleb dit: Je donnerai ma fille
Acsa pour femme à celui qui battra Kirjath Sépher et
qui la prendra.
- Othniel, fils de Kenaz,
frère cadet de Caleb, s'en empara; et Caleb lui donna pour
femme sa fille Acsa.
- Lorsqu'elle fut entrée
chez Othniel, elle le sollicita de demander à son
père un champ. Elle descendit de dessus son âne; et
Caleb lui dit: Qu'as-tu?
- Elle lui répondit:
Fais-moi un présent, car tu m'as donné une terre du
midi; donne-moi aussi des sources d'eau. Et Caleb lui donna les
sources supérieures et les sources
inférieures.
- Les fils du Kénien,
beau-père de Moïse, montèrent de la ville des
palmiers, avec les fils de Juda, dans le désert de Juda au
midi d'Arad, et ils allèrent s'établir parmi le
peuple.
- Juda se mit en marche avec
Siméon, son frère, et ils battirent les
Cananéens qui habitaient à Tsephath; ils
dévouèrent la ville par interdit, et on l'appela
Horma.
- Juda s'empara encore de Gaza et
de son territoire, d'Askalon et de son territoire, et
d'Ékron et de son territoire.
- L'Éternel fut avec Juda;
et Juda se rendit maître de la montagne, mais il ne put
chasser les habitants de la plaine, parce qu'ils avaient des chars
de fer.
- On donna Hébron à
Caleb, comme l'avait dit Moïse; et il en chassa les trois
fils d'Anak.
- Les fils de Benjamin ne
chassèrent point les Jébusiens qui habitaient
à Jérusalem; et les Jébusiens ont
habité jusqu'à ce jour dans Jérusalem avec
les fils de Benjamin.
- La maison de Joseph monta aussi
contre Béthel, et l'Éternel fut avec eux.
- La maison de Joseph fit explorer
Béthel, qui s'appelait autrefois Luz.
- Les gardes virent un homme qui
sortait de la ville, et ils lui dirent: Montre-nous par où
nous pourrons entrer dans la ville, et nous te ferons
grâce.
- Il leur montra par où ils
pourraient entrer dans la ville. Et ils frappèrent la ville
du tranchant de l'épée; mais ils laissèrent
aller cet homme et toute sa famille.
- Cet homme se rendit dans le pays
des Héthiens; il bâtit une ville, et lui donna le nom
de Luz, nom qu'elle a porté jusqu'à ce jour.
- Manassé ne chassa point
les habitants de Beth Schean et des villes de son ressort, de
Thaanac et des villes de son ressort, de Dor et des villes de son
ressort, de Jibleam et des villes de son ressort, de Meguiddo et
des villes de son ressort; et les Cananéens voulurent
rester dans ce pays.
- Lorsqu'Israël fut assez
fort, il assujettit les Cananéens à un tribut, mais
il ne les chassa point.
- Éphraïm ne chassa
point les Cananéens qui habitaient à Guézer,
et les Cananéens habitèrent au milieu
d'Éphraïm à Guézer.
- Zabulon ne chassa point les
habitants de Kitron, ni les habitants de Nahalol; et les
Cananéens habitèrent au milieu de Zabulon, mais ils
furent assujettis à un tribut.
- Aser ne chassa point les
habitants d'Acco, ni les habitants de Sidon, ni ceux d'Achlal,
d'Aczib, de Helba, d'Aphik et de Rehob;
- et les Asérites
habitèrent au milieu des Cananéens, habitants du
pays, car ils ne les chassèrent point.
- Nephthali ne chassa point les
habitants de Beth Schémesch, ni les habitants de Beth
Anath, et il habita au milieu des Cananéens, habitants du
pays, mais les habitants de Beth Schémesch et de Beth Anath
furent assujettis à un tribut.
- Les Amoréens
repoussèrent dans la montagne les fils de Dan, et ne les
laissèrent pas descendre dans la plaine.
- Les Amoréens voulurent
rester à Har Hérès, à Ajalon et
à Schaalbim; mais la main de la maison de Joseph
s'appesantit sur eux, et ils furent assujettis à un
tribut.
- Le territoire des Amoréens
s'étendait depuis la montée d'Akrabbim, depuis
Séla, et en dessus.
[ Début ]
Chapitre 2
- Un envoyé de
l'Éternel monta de Guilgal à Bokim, et dit: Je vous
ai fait monter hors d'Égypte, et je vous ai amenés
dans le pays que j'ai juré à vos pères de
vous donner. J'ai dit: Jamais je ne romprai mon alliance avec
vous;
- et vous, vous ne traiterez point
alliance avec les habitants de ce pays, vous renverserez leurs
autels. Mais vous n'avez point obéi à ma voix.
Pourquoi avez-vous fait cela?
- J'ai dit alors: Je ne les
chasserai point devant vous; mais ils seront à vos
côtés, et leurs dieux vous seront un
piège.
- Lorsque l'envoyé de
l'Éternel eut dit ces paroles à tous les enfants
d'Israël, le peuple éleva la voix et pleura.
- Ils donnèrent à ce
lieu le nom de Bokim, et ils y offrirent des sacrifices à
l'Éternel.
- Josué renvoya le peuple,
et les enfants d'Israël allèrent chacun dans son
héritage pour prendre possession du pays.
- Le peuple servit l'Éternel
pendant toute la vie de Josué, et pendant toute la vie des
anciens qui survécurent à Josué et qui
avaient vu toutes les grandes choses que l'Éternel avait
faites en faveur d'Israël.
- Josué, fils de Nun,
serviteur de l'Éternel, mourut âgé de cent dix
ans.
- On l'ensevelit dans le territoire
qu'il avait eu en partage, à Thimnath Hérès,
dans la montagne d'Éphraïm, au nord de la montagne de
Gaasch.
- Toute cette
génération fut recueillie auprès de ses
pères, et il s'éleva après elle une autre
génération, qui ne connaissait point
l'Éternel, ni ce qu'il avait fait en faveur
d'Israël.
- Les enfants d'Israël firent
alors ce qui déplaît à l'Éternel, et
ils servirent les Baals.
- Ils abandonnèrent
l'Éternel, le Dieu de leurs pères, qui les avait
fait sortir du pays d'Égypte, et ils allèrent
après d'autres dieux d'entre les dieux des peuples qui les
entouraient; ils se prosternèrent devant eux, et ils
irritèrent l'Éternel.
- Ils abandonnèrent
l'Éternel, et ils servirent Baal et les
Astartés.
- La colère de
l'Éternel s'enflamma contre Israël. Il les livra entre
les mains de pillards qui les pillèrent, il les vendit
entre les mains de leurs ennemis d'alentour, et ils ne purent plus
résister à leurs ennemis.
- Partout où ils allaient,
la main de l'Éternel était contre eux pour leur
faire du mal, comme l'Éternel l'avait dit, comme
l'Éternel le leur avait juré. Ils furent ainsi dans
une grande détresse.
- L'Éternel suscita des
juges, afin qu'ils les délivrassent de la main de ceux qui
les pillaient.
- Mais ils
n'écoutèrent pas même leurs juges, car ils se
prostituèrent à d'autres dieux, se
prosternèrent devant eux. Ils se détournèrent
promptement de la voie qu'avaient suivie leurs pères, et
ils n'obéirent point comme eux aux commandements de
l'Éternel.
- Lorsque l'Éternel leur
suscitait des juges, l'Éternel était avec le juge,
et il les délivrait de la main de leurs ennemis pendant
toute la vie du juge; car l'Éternel avait pitié de
leurs gémissements contre ceux qui les opprimaient et les
tourmentaient.
- Mais, à la mort du juge,
ils se corrompaient de nouveau plus que leurs pères, en
allant après d'autres dieux pour les servir et se
prosterner devant eux, et ils persévéraient dans la
même conduite et le même endurcissement.
- Alors la colère de
l'Éternel s'enflamma contre Israël, et il dit: Puisque
cette nation a transgressé mon alliance que j'avais
prescrite à ses pères, et puisqu'ils n'ont point
obéi à ma voix,
- je ne chasserai plus devant eux
aucune des nations que Josué laissa quand il mourut.
- C'est ainsi que je mettrai par
elles Israël à l'épreuve, pour savoir s'ils
prendront garde ou non de suivre la voie de l'Éternel,
comme leurs pères y ont pris garde.
- Et l'Éternel laissa en
repos ces nations qu'il n'avait pas livrées entre les mains
de Josué, et il ne se hâta point de les
chasser.
[ Début ]
Chapitre 3
- Voici les nations que
l'Éternel laissa pour éprouver par elles
Israël, tous ceux qui n'avaient pas connu toutes les guerres
de Canaan.
- Il voulait seulement que les
générations des enfants d'Israël connussent et
apprissent la guerre, ceux qui ne l'avaient pas connue
auparavant.
- Ces nations étaient: les
cinq princes des Philistins, tous les Cananéens, les
Sidoniens, et les Héviens qui habitaient la montagne du
Liban, depuis la montagne de Baal Hermon jusqu'à
l'entrée de Hamath.
- Ces nations servirent à
mettre Israël à l'épreuve, afin que
l'Éternel sût s'ils obéiraient aux
commandements qu'il avait prescrits à leurs pères
par Moïse.
- Et les enfants d'Israël
habitèrent au milieu des Cananéens, des
Héthiens, des Amoréens, des
Phéréziens, des Héviens et des
Jébusiens;
- ils prirent leurs filles pour
femmes, ils donnèrent à leurs fils leurs propres
filles, et ils servirent leurs dieux.
- Les enfants d'Israël firent
ce qui déplaît à l'Éternel, ils
oublièrent l'Éternel, et ils servirent les Baals et
les idoles.
- La colère de
l'Éternel s'enflamma contre Israël, et il les vendit
entre les mains de Cuschan Rischeathaïm, roi de
Mésopotamie. Et les enfants d'Israël furent asservis
huit ans à Cuschan Rischeathaïm.
- Les enfants d'Israël
crièrent à l'Éternel, et l'Éternel
leur suscita un libérateur qui les délivra, Othniel,
fils de Kenaz, frère cadet de Caleb.
- L'esprit de l'Éternel fut
sur lui. Il devint juge en Israël, et il partit pour la
guerre. L'Éternel livra entre ses mains Cuschan
Rischeathaïm, roi de Mésopotamie, et sa main fut
puissante contre Cuschan Rischeathaïm.
- Le pays fut en repos pendant
quarante ans. Et Othniel, fils de Kenaz, mourut.
- Les enfants d'Israël firent
encore ce qui déplaît à l'Éternel; et
l'Éternel fortifia Églon, roi de Moab, contre
Israël, parce qu'ils avaient fait ce qui déplaît
à l'Éternel.
- Églon réunit
à lui les fils d'Ammon et les Amalécites, et il se
mit en marche. Il battit Israël, et ils s'emparèrent
de la ville des palmiers.
- Et les enfants d'Israël
furent asservis dix-huit ans à Églon, roi de
Moab.
- Les enfants d'Israël
crièrent à l'Éternel, et l'Éternel
leur suscita un libérateur, Éhud, fils de
Guéra, Benjamite, qui ne se servait pas de la main droite.
Les enfants d'Israël envoyèrent par lui un
présent à Églon, roi de Moab.
- Éhud se fit une
épée à deux tranchants, longue d'une
coudée, et il la ceignit sous ses vêtements, au
côté droit.
- Il offrit le présent
à Églon, roi de Moab: or Églon était
un homme très gras.
- Lorsqu'il eut achevé
d'offrir le présent, il renvoya les gens qui l'avaient
apporté.
- Il revint lui-même depuis
les carrières près de Guilgal, et il dit: O roi!
j'ai quelque chose de secret à te dire. Le roi dit:
Silence! Et tous ceux qui étaient auprès de lui
sortirent.
- Éhud l'aborda comme il
était assis seul dans sa chambre d'été, et il
dit: J'ai une parole de Dieu pour toi. Églon se leva de son
siège.
- Alors Éhud avança
la main gauche, tira l'épée de son côté
droit, et la lui enfonça dans le ventre.
- La poignée même
entra après la lame, et la graisse se referma autour de la
lame; car il ne retira pas du ventre l'épée, qui
sortit par derrière.
- Éhud sortit par le
portique, ferma sur lui les portes de la chambre haute, et tira le
verrou.
- Quand il fut sorti, les
serviteurs du roi vinrent et regardèrent; et voici, les
portes de la chambre haute étaient fermées au
verrou. Ils dirent: Sans doute il se couvre les pieds dans la
chambre d'été.
- Ils attendirent longtemps; et
comme il n'ouvrait pas les portes de la chambre haute, ils prirent
la clé et ouvrirent, et voici, leur maître
était mort, étendu par terre.
- Pendant leurs délais,
Éhud prit la fuite, dépassa les carrières, et
se sauva à Seïra.
- Dès qu'il fut
arrivé, il sonna de la trompette dans la montagne
d'Éphraïm. Les enfants d'Israël descendirent avec
lui de la montagne, et il se mit à leur tête.
- Il leur dit: Suivez-moi, car
l'Éternel a livré entre vos mains les Moabites, vos
ennemis. Ils descendirent après lui, s'emparèrent
des gués du Jourdain vis-à-vis de Moab, et ne
laissèrent passer personne.
- Ils battirent dans ce
temps-là environ dix mille hommes de Moab, tous robustes,
tous vaillants, et pas un n'échappa.
- En ce jour, Moab fut
humilié sous la main d'Israël. Et le pays fut en repos
pendant quatre-vingts ans.
- Après lui, il y eut
Schamgar, fils d'Anath. Il battit six cents hommes des Philistins
avec un aiguillon à boeufs. Et lui aussi fut un
libérateur d'Israël.
[ Début ]
Chapitre 4
- Les enfants d'Israël firent
encore ce qui déplaît à l'Éternel,
après qu'Éhud fut mort.
- Et l'Éternel les vendit
entre les mains de Jabin, roi de Canaan, qui régnait
à Hatsor. Le chef de son armée était Sisera,
et habitait à Haroscheth Goïm.
- Les enfants d'Israël
crièrent à l'Éternel, car Jabin avait neuf
cents chars de fer, et il opprimait avec violence les enfants
d'Israël depuis vingt ans.
- Dans ce temps-là,
Débora, prophétesse, femme de Lappidoth,
était juge en Israël.
- Elle siégeait sous le
palmier de Débora, entre Rama et Béthel, dans la
montagne d'Éphraïm; et les enfants d'Israël
montaient vers elle pour être jugés.
- Elle envoya appeler Barak, fils
d'Abinoam, de Kédesch Nephthali, et elle lui dit: N'est-ce
pas l'ordre qu'a donné l'Éternel, le Dieu
d'Israël? Va, dirige-toi sur le mont Thabor, et prends avec
toi dix mille hommes des enfants de Nephthali et des enfants de
Zabulon;
- j'attirerai vers toi, au torrent
de Kison, Sisera, chef de l'armée de Jabin, avec ses chars
et ses troupes, et je le livrerai entre tes mains.
- Barak lui dit: Si tu viens avec
moi, j'irai; mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai
pas.
- Elle répondit: J'irai bien
avec toi; mais tu n'auras point de gloire sur la voie où tu
marches, car l'Éternel livrera Sisera entre les mains d'une
femme. Et Débora se leva, et elle se rendit avec Barak
à Kédesch.
- Barak convoqua Zabulon et
Nephthali à Kédesch; dix mille hommes
marchèrent à sa suite, et Débora partit avec
lui.
- Héber, le Kénien,
s'était séparé des Kéniens, des fils
de Hobab, beau-père de Moïse, et il avait
dressé sa tente jusqu'au chêne de Tsaannaïm,
près de Kédesch.
- On informa Sisera que Barak, fils
d'Abinoam, s'était dirigé sur le mont Thabor.
- Et, depuis Haroscheth Goïm,
Sisera rassembla vers le torrent de Kison tous ses chars, neuf
cents chars de fer, et tout le peuple qui était avec
lui.
- Alors Débora dit à
Barak: Lève-toi, car voici le jour où
l'Éternel livre Sisera entre tes mains. L'Éternel ne
marche-t-il pas devant toi? Et Barak descendit du mont Thabor,
ayant dix mille hommes à sa suite.
- L'Éternel mit en
déroute devant Barak, par le tranchant de
l'épée, Sisera, tous ses chars et tout le camp.
Sisera descendit de son char, et s'enfuit à pied.
- Barak poursuivit les chars et
l'armée jusqu'à Haroscheth Goïm; et toute
l'armée de Sisera tomba sous le tranchant de
l'épée, sans qu'il en restât un seul
homme.
- Sisera se réfugia à
pied dans la tente de Jaël, femme de Héber, le
Kénien; car il y avait paix entre Jabin, roi de Hatsor, et
la maison de Héber, le Kénien.
- Jaël sortit au-devant de
Sisera, et lui dit: Entre, mon seigneur, entre chez moi, ne crains
point. Il entra chez elle dans la tente, et elle le cacha sous une
couverture.
- Il lui dit: Donne-moi, je te
prie, un peu d'eau à boire, car j'ai soif. Elle ouvrit
l'outre du lait, lui donna à boire, et le couvrit.
- Il lui dit encore: Tiens-toi
à l'entrée de la tente, et si l'on vient
t'interroger en disant: Y a-t-il ici quelqu'un? tu
répondras: Non.
- Jaël, femme de Héber,
saisit un pieu de la tente, prit en main le marteau, s'approcha de
lui doucement, et lui enfonça dans la tempe le pieu, qui
pénétra en terre. Il était
profondément endormi et accablé de fatigue; et il
mourut.
- Comme Barak poursuivait Sisera,
Jaël sortit à sa rencontre et lui dit: Viens, et je te
montrerai l'homme que tu cherches. Il entra chez elle, et voici,
Sisera était étendu mort, le pieu dans la
tempe.
- En ce jour, Dieu humilia Jabin,
roi de Canaan, devant les enfants d'Israël.
- Et la main des enfants
d'Israël s'appesantit de plus en plus sur Jabin, roi de
Canaan, jusqu'à ce qu'ils eussent exterminé Jabin,
roi de Canaan.
[ Début ]
Chapitre 5
- En ce jour-là,
Débora chanta ce cantique, avec Barak, fils
d'Abinoam:
- Des chefs se sont mis à la
tête du peuple en Israël, Et le peuple s'est
montré prêt à combattre: Bénissez-en
l'Éternel!
- Rois, écoutez! Princes,
prêtez l'oreille! Je chanterai, oui, je chanterai à
l'Éternel, Je chanterai à l'Éternel, le Dieu
d'Israël.
- O Éternel! quand tu sortis
de Séir, Quand tu t'avanças des champs
d'Édom, La terre trembla, et les cieux se fondirent Et les
nuées se fondirent en eaux;
- Les montagnes
s'ébranlèrent devant l'Éternel, Ce Sinaï
devant l'Éternel, le Dieu d'Israël.
- Au temps de Schamgar, fils
d'Anath, Au temps de Jaël, les routes étaient
abandonnées, Et ceux qui voyageaient prenaient des chemins
détournés.
- Les chefs étaient sans
force en Israël, sans force, Quand je me suis levée,
moi, Débora, Quand je me suis levée comme une
mère en Israël.
- Il avait choisi de nouveaux
dieux: Alors la guerre était aux portes; On ne voyait ni
bouclier ni lance Chez quarante milliers en Israël.
- Mon coeur est aux chefs
d'Israël, A ceux du peuple qui se sont montrés
prêts à combattre. Bénissez
l'Éternel!
- Vous qui montez de blanches
ânesses, Vous qui avez pour sièges des tapis, Et vous
qui marchez sur la route, chantez!
- Que de leur voix les archers, du
milieu des abreuvoirs, Célèbrent les bienfaits de
l'Éternel, Les bienfaits de son conducteur en Israël!
Alors le peuple de l'Éternel descendit aux portes.
- Réveille-toi,
réveille-toi, Débora! Réveille-toi,
réveille-toi, dis un cantique! Lève-toi, Barak, et
emmène tes captifs, fils d'Abinoam!
- Alors un reste du peuple triompha
des puissants, L'Éternel me donna la victoire sur les
héros.
- D'Éphraïm
arrivèrent les habitants d'Amalek. A ta suite marcha
Benjamin parmi ta troupe. De Makir vinrent des chefs, Et de
Zabulon des commandants.
- Les princes d'Issacar furent avec
Débora, Et Issacar suivit Barak, Il fut envoyé sur
ses pas dans la vallée. Près des ruisseaux de Ruben,
Grandes furent les résolutions du coeur!
- Pourquoi es-tu resté au
milieu des étables A écouter le bêlement des
troupeaux? Aux ruisseaux de Ruben, Grandes furent les
délibérations du coeur!
- Galaad au delà du Jourdain
n'a pas quitté sa demeure. Pourquoi Dan s'est-il tenu sur
les navires? Aser s'est assis sur le rivage de la mer, Et s'est
reposé dans ses ports.
- Zabulon est un peuple qui
affronta la mort, Et Nephthali de même, Sur les hauteurs des
champs.
- Les rois vinrent, ils
combattirent, Alors combattirent les rois de Canaan, A Thaanac,
aux eaux de Meguiddo; Ils ne remportèrent nul butin, nul
argent.
- Des cieux on combattit, De leurs
sentiers les étoiles combattirent contre Sisera.
- Le torrent de Kison les a
entraînés, Le torrent des anciens temps, le torrent
de Kison. Mon âme, foule aux pieds les héros!
- Alors les talons des chevaux
retentirent, A la fuite, à la fuite
précipitée de leurs guerriers.
- Maudissez Méroz, dit
l'ange de l'Éternel, Maudissez, maudissez ses habitants,
Car ils ne vinrent pas au secours de l'Éternel, Au secours
de l'Éternel, parmi les hommes vaillants.
- Bénie soit entre les
femmes Jaël, Femme de Héber, le Kénien!
Bénie soit-elle entre les femmes qui habitent sous les
tentes!
- Il demanda de l'eau, elle a
donné du lait, Dans la coupe d'honneur elle a
présenté de la crème.
- D'une main elle a saisi le pieu,
Et de sa droite le marteau des travailleurs; Elle a frappé
Sisera, lui a fendu la tête, Fracassé et
transpercé la tempe.
- Aux pieds de Jaël il s'est
affaissé, il est tombé, il s'est couché; A
ses pieds il s'est affaissé, il est tombé; Là
où il s'est affaissé, là il est tombé
sans vie.
- Par la fenêtre, à
travers le treillis, La mère de Sisera regarde, et
s'écrie: Pourquoi son char tarde-t-il à venir?
Pourquoi ses chars vont-ils si lentement?
- Les plus sages d'entre ses femmes
lui répondent, Et elle se répond à
elle-même:
- Ne trouvent-ils pas du butin? ne
le partagent-ils pas? Une jeune fille, deux jeunes filles par
homme, Du butin en vêtements de couleur pour Sisera, Du
butin en vêtements de couleur, brodés, Un
vêtement de couleur, deux vêtements brodés,
Pour le cou du vainqueur.
- Périssent ainsi tous tes
ennemis, ô Éternel! Ceux qui l'aiment sont comme le
soleil, Quand il paraît dans sa force. Le pays fut en repos
pendant quarante ans.
[ Début ]
Chapitre 6
- Les enfants d'Israël firent
ce qui déplaît à l'Éternel; et
l'Éternel les livra entre les mains de Madian, pendant sept
ans.
- La main de Madian fut puissante
contre Israël. Pour échapper à Madian, les
enfants d'Israël se retiraient dans les ravins des montagnes,
dans les cavernes et sur les rochers fortifiés.
- Quand Israël avait
semé, Madian montait avec Amalek et les fils de l'Orient,
et ils marchaient contre lui.
- Ils campaient en face de lui,
détruisaient les productions du pays jusque vers Gaza, et
ne laissaient en Israël ni vivres, ni brebis, ni boeufs, ni
ânes.
- Car ils montaient avec leurs
troupeaux et leurs tentes, ils arrivaient comme une multitude de
sauterelles, ils étaient innombrables, eux et leurs
chameaux, et ils venaient dans le pays pour le ravager.
- Israël fut très
malheureux à cause de Madian, et les enfants d'Israël
crièrent à l'Éternel.
- Lorsque les enfants d'Israël
crièrent à l'Éternel au sujet de
Madian,
- l'Éternel envoya un
prophète aux enfants d'Israël. Il leur dit: Ainsi
parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Je vous ai fait
monter d'Égypte, et je vous ai fait sortir de la maison de
servitude.
- Je vous ai délivrés
de la main des Égyptiens et de la main de tous ceux qui
vous opprimaient; je les ai chassés devant vous, et je vous
ai donné leur pays.
- Je vous ai dit: Je suis
l'Éternel, votre Dieu; vous ne craindrez point les dieux
des Amoréens, dans le pays desquels vous habitez. Mais vous
n'avez point écouté ma voix.
- Puis vint l'ange de
l'Éternel, et il s'assit sous le térébinthe
d'Ophra, qui appartenait à Joas, de la famille
d'Abiézer. Gédéon, son fils, battait du
froment au pressoir, pour le mettre à l'abri de
Madian.
- L'ange de l'Éternel lui
apparut, et lui dit: L'Éternel est avec toi, vaillant
héros!
- Gédéon lui dit: Ah!
mon seigneur, si l'Éternel est avec nous, pourquoi toutes
ces choses nous sont-elles arrivées? Et où sont tous
ces prodiges que nos pères nous racontent, quand ils
disent: L'Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors
d'Égypte? Maintenant l'Éternel nous abandonne, et il
nous livre entre les mains de Madian!
- L'Éternel se tourna vers
lui, et dit: Va avec cette force que tu as, et délivre
Israël de la main de Madian; n'est-ce pas moi qui
t'envoie?
- Gédéon lui dit: Ah!
mon seigneur, avec quoi délivrerai-je Israël? Voici,
ma famille est la plus pauvre en Manassé, et je suis le
plus petit dans la maison de mon père.
- L'Éternel lui dit: Mais je
serai avec toi, et tu battras Madian comme un seul homme.
- Gédéon lui dit: Si
j'ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un
signe pour montrer que c'est toi qui me parles.
- Ne t'éloigne point d'ici
jusqu'à ce que je revienne auprès de toi, que
j'apporte mon offrande, et que je la dépose devant toi. Et
l'Éternel dit: Je resterai jusqu'à ce que tu
reviennes.
- Gédéon entra,
prépara un chevreau, et fit avec un épha de farine
des pains sans levain. Il mit la chair dans un panier et le jus
dans un pot, les lui apporta sous le térébinthe, et
les présenta.
- L'ange de Dieu lui dit: Prends la
chair et les pains sans levain, pose-les sur ce rocher, et
répands le jus. Et il fit ainsi.
- L'ange de l'Éternel
avança l'extrémité du bâton qu'il avait
à la main, et toucha la chair et les pains sans levain.
Alors il s'éleva du rocher un feu qui consuma la chair et
les pains sans levain. Et l'ange de l'Éternel disparut
à ses yeux.
- Gédéon, voyant que
c'était l'ange de l'Éternel, dit: Malheur à
moi, Seigneur Éternel! car j'ai vu l'ange de
l'Éternel face à face.
- Et l'Éternel lui dit: Sois
en paix, ne crains point, tu ne mourras pas.
- Gédéon bâtit
là un autel à l'Éternel, et lui donna pour
nom l'Éternel paix: il existe encore aujourd'hui à
Ophra, qui appartenait à la famille
d'Abiézer.
- Dans la même nuit,
l'Éternel dit à Gédéon: Prends le
jeune taureau de ton père, et un second taureau de sept
ans. Renverse l'autel de Baal qui est à ton père, et
abats le pieu sacré qui est dessus.
- Tu bâtiras ensuite et tu
disposeras, sur le haut de ce rocher, un autel à
l'Éternel ton Dieu. Tu prendras le second taureau, et tu
offriras un holocauste, avec le bois de l'idole que tu auras
abattue.
- Gédéon prit dix
hommes parmi ses serviteurs, et fit ce que l'Éternel avait
dit; mais, comme il craignait la maison de son père et les
gens de la ville, il l'exécuta de nuit, et non de
jour.
- Lorsque les gens de la ville se
furent levés de bon matin, voici, l'autel de Baal
était renversé, le pieu sacré placé
dessus était abattu, et le second taureau était
offert en holocauste sur l'autel qui avait été
bâti.
- Ils se dirent l'un à
l'autre: Qui a fait cela? Et ils s'informèrent et firent
des recherches. On leur dit: C'est Gédéon, fils de
Joas, qui a fait cela.
- Alors les gens de la ville dirent
à Joas: Fais sortir ton fils, et qu'il meure, car il a
renversé l'autel de Baal et abattu le pieu sacré qui
était dessus.
- Joas répondit à
tous ceux qui se présentèrent à lui: Est-ce
à vous de prendre parti pour Baal? est-ce à vous de
venir à son secours? Quiconque prendra parti pour Baal
mourra avant que le matin vienne. Si Baal est un dieu, qu'il
plaide lui-même sa cause, puisqu'on a renversé son
autel.
- Et en ce jour l'on donna à
Gédéon le nom de Jerubbaal, en disant: Que Baal
plaide contre lui, puisqu'il a renversé son autel.
- Tout Madian, Amalek et les fils
de l'Orient, se rassemblèrent; ils passèrent le
Jourdain, et campèrent dans la vallée de
Jizréel.
- Gédéon fut
revêtu de l'esprit de l'Éternel; il sonna de la
trompette, et Abiézer fut convoqué pour marcher
à sa suite.
- Il envoya des messagers dans tout
Manassé, qui fut aussi convoqué pour marcher
à sa suite. Il envoya des messagers dans Aser, dans Zabulon
et dans Nephthali, qui montèrent à leur
rencontre.
- Gédéon dit à
Dieu: Si tu veux délivrer Israël par ma main, comme tu
l'as dit,
- voici, je vais mettre une toison
de laine dans l'aire; si la toison seule se couvre de rosée
et que tout le terrain reste sec, je connaîtrai que tu
délivreras Israël par ma main, comme tu l'as
dit.
- Et il arriva ainsi. Le jour
suivant, il se leva de bon matin, pressa la toison, et en fit
sortir la rosée, qui donna de l'eau plein une coupe.
- Gédéon dit à
Dieu: Que ta colère ne s'enflamme point contre moi, et je
ne parlerai plus que cette fois: Je voudrais seulement faire
encore une épreuve avec la toison: que la toison seule
reste sèche, et que tout le terrain se couvre de
rosée.
- Et Dieu fit ainsi cette
nuit-là. La toison seule resta sèche, et tout le
terrain se couvrit de rosée.
[ Début ]
Chapitre 7
- Jerubbaal, qui est
Gédéon, et tout le peuple qui était avec lui,
se levèrent de bon matin, et campèrent près
de la source de Harod. Le camp de Madian était au nord de
Gédéon, vers la colline de Moré, dans la
vallée.
- L'Éternel dit à
Gédéon: Le peuple que tu as avec toi est trop
nombreux pour que je livre Madian entre ses mains; il pourrait en
tirer gloire contre moi, et dire: C'est ma main qui m'a
délivré.
- Publie donc ceci aux oreilles du
peuple: Que celui qui est craintif et qui a peur s'en retourne et
s'éloigne de la montagne de Galaad. Vingt-deux mille hommes
parmi le peuple s'en retournèrent, et il en resta dix
mille.
- L'Éternel dit à
Gédéon: Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les
descendre vers l'eau, et là je t'en ferai le triage; celui
dont je te dirai: Que celui-ci aille avec toi, ira avec toi; et
celui dont je te dirai: Que celui-ci n'aille pas avec toi, n'ira
pas avec toi.
- Gédéon fit
descendre le peuple vers l'eau, et l'Éternel dit à
Gédéon: Tous ceux qui laperont l'eau avec la langue
comme lape le chien, tu les sépareras de tous ceux qui se
mettront à genoux pour boire.
- Ceux qui lapèrent l'eau en
la portant à la bouche avec leur main furent au nombre de
trois cents hommes, et tout le reste du peuple se mit à
genoux pour boire.
- Et l'Éternel dit à
Gédéon: C'est par les trois cents hommes qui ont
lapé, que je vous sauverai et que je livrerai Madian entre
tes mains. Que tout le reste du peuple s'en aille chacun chez
soi.
- On prit les vivres du peuple et
ses trompettes. Puis Gédéon renvoya tous les hommes
d'Israël chacun dans sa tente, et il retint les trois cents
hommes. Le camp de Madian était au-dessous de lui dans la
vallée.
- L'Éternel dit à
Gédéon pendant la nuit: Lève-toi, descends au
camp, car je l'ai livré entre tes mains.
- Si tu crains de descendre,
descends-y avec Pura, ton serviteur.
- Tu écouteras ce qu'ils
diront, et après cela tes mains seront fortifiées:
descends donc au camp. Il descendit avec Pura, son serviteur,
jusqu'aux avant-postes du camp.
- Madian, Amalek, et tous les fils
de l'Orient, étaient répandus dans la vallée
comme une multitude de sauterelles, et leurs chameaux
étaient innombrables comme le sable qui est sur le bord de
la mer.
- Gédéon arriva; et
voici, un homme racontait à son camarade un songe. Il
disait: J'ai eu un songe; et voici, un gâteau de pain d'orge
roulait dans le camp de Madian; il est venu heurter jusqu'à
la tente, et elle est tombée; il l'a retournée sens
dessus dessous, et elle a été
renversée.
- Son camarade répondit, et
dit: Ce n'est pas autre chose que l'épée de
Gédéon, fils de Joas, homme d'Israël; Dieu a
livré entre ses mains Madian et tout le camp.
- Lorsque Gédéon eut
entendu le récit du songe et son explication, il se
prosterna, revint au camp d'Israël, et dit: Levez-vous, car
l'Éternel a livré entre vos mains le camp de
Madian.
- Il divisa en trois corps les
trois cents hommes, et il leur remit à tous des trompettes
et des cruches vides, avec des flambeaux dans les cruches.
- Il leur dit: Vous me regarderez
et vous ferez comme moi. Dès que j'aborderai le camp, vous
ferez ce que je ferai;
- et quand je sonnerai de la
trompette, moi et tous ceux qui seront avec moi, vous sonnerez
aussi de la trompette tout autour du camp, et vous direz: Pour
l'Éternel et pour Gédéon!
- Gédéon et les cent
hommes qui étaient avec lui arrivèrent aux abords du
camp au commencement de la veille du milieu, comme on venait de
placer les gardes. Ils sonnèrent de la trompette, et
brisèrent les cruches qu'ils avaient à la
main.
- Les trois corps sonnèrent
de la trompette, et brisèrent les cruches; ils saisirent de
la main gauche les flambeaux et de la main droite les trompettes
pour sonner, et ils s'écrièrent: Épée
pour l'Éternel et pour Gédéon!
- Ils restèrent chacun
à sa place autour du camp, et tout le camp se mit à
courir, à pousser des cris, et à prendre la
fuite.
- Les trois cents hommes
sonnèrent encore de la trompette; et, dans tout le camp,
l'Éternel leur fit tourner l'épée les uns
contre les autres. Le camp s'enfuit jusqu'à Beth Schitta
vers Tseréra, jusqu'au bord d'Abel Mehola près de
Tabbath.
- Les hommes d'Israël se
rassemblèrent, ceux de Nephthali, d'Aser et de tout
Manassé, et ils poursuivirent Madian.
- Gédéon envoya des
messagers dans toute la montagne d'Éphraïm, pour dire:
Descendez à la rencontre de Madian, et coupez-leur le
passage des eaux jusqu'à Beth Bara et celui du Jourdain.
Tous les hommes d'Éphraïm se rassemblèrent et
ils s'emparèrent du passage des eaux jusqu'à Beth
Bara et de celui du Jourdain.
- Ils saisirent deux chefs de
Madian, Oreb et Zeeb; ils tuèrent Oreb au rocher d'Oreb, et
ils tuèrent Zeeb au pressoir de Zeeb. Ils poursuivirent
Madian, et ils apportèrent les têtes d'Oreb et de
Zeeb à Gédéon de l'autre côté du
Jourdain.
[ Début ]
Chapitre 8
- Les hommes d'Éphraïm
dirent à Gédéon: Que signifie cette
manière d'agir envers nous? pourquoi ne pas nous avoir
appelés, quand tu es allé combattre Madian? Et ils
eurent avec lui une violente querelle.
- Gédéon leur
répondit: Qu'ai-je fait en comparaison de vous? Le
grappillage d'Éphraïm ne vaut-il pas mieux que la
vendange d'Abiézer?
- C'est entre vos mains que Dieu a
livré les chefs de Madian, Oreb et Zeeb. Qu'ai-je donc pu
faire en comparaison de vous? Lorsqu'il eut ainsi parlé,
leur colère contre lui s'apaisa.
- Gédéon arriva au
Jourdain, et il le passa, lui et les trois cents hommes qui
étaient avec lui, fatigués, mais poursuivant
toujours.
- Il dit aux gens de Succoth:
Donnez, je vous prie, quelques pains au peuple qui m'accompagne,
car ils sont fatigués, et je suis à la poursuite de
Zébach et de Tsalmunna, rois de Madian.
- Les chefs de Succoth
répondirent: La main de Zébach et de Tsalmunna
est-elle déjà en ton pouvoir, pour que nous donnions
du pain à ton armée?
- Et Gédéon dit: Eh
bien! lorsque l'Éternel aura livré entre mes mains
Zébach et Tsalmunna, je broierai votre chair avec des
épines du désert et avec des chardons.
- De là il monta à
Penuel, et il fit aux gens de Penuel la même demande. Ils
lui répondirent comme avaient répondu ceux de
Succoth.
- Et il dit aussi aux gens de
Penuel: Quand je reviendrai en paix, je renverserai cette
tour.
- Zébach et Tsalmunna
étaient à Karkor et leur armée avec eux,
environ quinze mille hommes, tous ceux qui étaient
restés de l'armée entière des fils de
l'Orient; cent vingt mille hommes tirant l'épée
avaient été tués.
- Gédéon monta par le
chemin de ceux qui habitent sous les tentes, à l'orient de
Nobach et de Jogbeha, et il battit l'armée qui se croyait
en sûreté.
- Zébach et Tsalmunna
prirent la fuite; Gédéon les poursuivit, il s'empara
des deux rois de Madian, Zébach et Tsalmunna, et il mit en
déroute toute l'armée.
- Gédéon, fils de
Joas, revint de la bataille par la montée de
Hérès.
- Il saisit d'entre les gens de
Succoth un jeune homme qu'il interrogea, et qui lui mit par
écrit les noms des chefs et des anciens de Succoth,
soixante-dix-sept hommes.
- Puis il vint auprès des
gens de Succoth, et dit: Voici Zébach et Tsalmunna, au
sujet desquels vous m'avez insulté, en disant: La main de
Zébach et de Tsalmunna est-elle déjà en ton
pouvoir, pour que nous donnions du pain à tes hommes
fatigués?
- Et il prit les anciens de la
ville, et châtia les gens de Succoth avec des épines
du désert et avec des chardons.
- Il renversa aussi la tour de
Penuel, et tua les gens de la ville.
- Il dit à Zébach et
à Tsalmunna: Comment étaient les hommes que vous
avez tués au Thabor? Ils répondirent: Ils
étaient comme toi, chacun avait l'air d'un fils de
roi.
- Il dit: C'étaient mes
frères, fils de ma mère. L'Éternel est
vivant! si vous les eussiez laissés vivre, je ne vous
tuerais pas.
- Et il dit à Jéther,
son premier-né: Lève-toi, tue-les! Mais le jeune
homme ne tira point son épée, parce qu'il avait
peur, car il était encore un enfant.
- Zébach et Tsalmunna
dirent: Lève-toi toi-même, et tue-nous! car tel est
l'homme, telle est sa force. Et Gédéon se leva, et
tua Zébach et Tsalmunna. Il prit ensuite les croissants qui
étaient aux cous de leurs chameaux.
- Les hommes d'Israël dirent
à Gédéon: Domine sur nous, et toi, et ton
fils, et le fils de ton fils, car tu nous as
délivrés de la main de Madian.
- Gédéon leur dit: Je
ne dominerai point sur vous, et mes fils ne domineront point sur
vous; c'est l'Éternel qui dominera sur vous.
- Gédéon leur dit:
J'ai une demande à vous faire: donnez-moi chacun les
anneaux que vous avez eus pour butin. -Les ennemis avaient des
anneaux d'or, car ils étaient Ismaélites. -
- Ils dirent: Nous les donnerons
volontiers. Et ils étendirent un manteau, sur lequel chacun
jeta les anneaux de son butin.
- Le poids des anneaux d'or que
demanda Gédéon fut de mille sept cents sicles d'or,
sans les croissants, les pendants d'oreilles, et les
vêtements de pourpre que portaient les rois de Madian, et
sans les colliers qui étaient aux cous de leurs
chameaux.
- Gédéon en fit un
éphod, et il le plaça dans sa ville, à Ophra,
où il devint l'objet des prostitutions de tout Israël;
et il fut un piège pour Gédéon et pour sa
maison.
- Madian fut humilié devant
les enfants d'Israël, et il ne leva plus la tête. Et le
pays fut en repos pendant quarante ans, durant la vie de
Gédéon.
- Jerubbaal, fils de Joas, s'en
retourna, et demeura dans sa maison.
- Gédéon eut
soixante-dix fils, issus de lui, car il eut plusieurs
femmes.
- Sa concubine, qui était
à Sichem, lui enfanta aussi un fils, à qui on donna
le nom d'Abimélec.
- Gédéon, fils de
Joas, mourut après une heureuse vieillesse; et il fut
enterré dans le sépulcre de Joas, son père,
à Ophra, qui appartenait à la famille
d'Abiézer.
- Lorsque Gédéon fut
mort, les enfants d'Israël recommencèrent à se
prostituer aux Baals, et ils prirent Baal Berith pour leur
dieu.
- Les enfants d'Israël ne se
souvinrent point de l'Éternel, leur Dieu, qui les avait
délivrés de la main de tous les ennemis qui les
entouraient.
- Et ils n'eurent point
d'attachement pour la maison de Jerubbaal, de
Gédéon, après tout le bien qu'il avait fait
à Israël.
[ Début ]
Chapitre 9
- Abimélec, fils de
Jerubbaal, se rendit à Sichem vers les frères de sa
mère, et voici comment il leur parla, ainsi qu'à
toute la famille de la maison du père de sa
mère:
- Dites, je vous prie, aux oreilles
de tous les habitants de Sichem: Vaut-il mieux pour vous que
soixante-dix hommes, tous fils de Jerubbaal, dominent sur vous, ou
qu'un seul homme domine sur vous? Et souvenez-vous que je suis
votre os et votre chair.
- Les frères de sa
mère répétèrent pour lui toutes ces
paroles aux oreilles de tous les habitants de Sichem, et leur
coeur inclina en faveur d'Abimélec, car ils se disaient:
C'est notre frère.
- Ils lui donnèrent
soixante-dix sicles d'argent, qu'ils enlevèrent de la
maison de Baal Berith. Abimélec s'en servit pour acheter
des misérables et des turbulents, qui allèrent
après lui.
- Il vint dans la maison de son
père à Ophra, et il tua ses frères, fils de
Jerubbaal, soixante-dix hommes, sur une même pierre. Il
n'échappa que Jotham, le plus jeune fils de Jerubbaal, car
il s'était caché.
- Tous les habitants de Sichem et
toute la maison de Millo se rassemblèrent; ils vinrent, et
proclamèrent roi Abimélec, près du
chêne planté dans Sichem.
- Jotham en fut informé. Il
alla se placer sur le sommet de la montagne de Garizim, et voici
ce qu'il leur cria à haute voix: Écoutez-moi,
habitants de Sichem, et que Dieu vous écoute!
- Les arbres partirent pour aller
oindre un roi et le mettre à leur tête. Ils dirent
à l'olivier: Règne sur nous.
- Mais l'olivier leur
répondit: Renoncerais-je à mon huile, qui m'assure
les hommages de Dieu et des hommes, pour aller planer sur les
arbres?
- Et les arbres dirent au figuier:
Viens, toi, règne sur nous.
- Mais le figuier leur
répondit: Renoncerais-je à ma douceur et à
mon excellent fruit, pour aller planer sur les arbres?
- Et les arbres dirent à la
vigne: Viens, toi, règne sur nous.
- Mais la vigne leur
répondit: Renoncerais-je à mon vin, qui
réjouit Dieu et les hommes, pour aller planer sur les
arbres?
- Alors tous les arbres dirent au
buisson d'épines: Viens, toi, règne sur nous.
- Et le buisson d'épines
répondit aux arbres: Si c'est de bonne foi que vous voulez
m'oindre pour votre roi, venez, réfugiez-vous sous mon
ombrage; sinon, un feu sortira du buisson d'épines, et
dévorera les cèdres du Liban.
- Maintenant, est-ce de bonne foi
et avec intégrité que vous avez agi en proclamant
roi Abimélec? avez-vous eu de la bienveillance pour
Jerubbaal et sa maison? l'avez-vous traité selon les
services qu'il a rendus? -
- Car mon père a combattu
pour vous, il a exposé sa vie, et il vous a
délivrés de la main de Madian;
- et vous, vous vous êtes
levés contre la maison de mon père, vous avez
tué ses fils, soixante-dix hommes, sur une même
pierre, et vous avez proclamé roi sur les habitants de
Sichem, Abimélec, fils de sa servante, parce qu'il est
votre frère. -
- Si c'est de bonne foi et avec
intégrité qu'en ce jour vous avez agi envers
Jerubbaal et sa maison, eh bien! qu'Abimélec fasse votre
joie, et que vous fassiez aussi la sienne!
- Sinon, qu'un feu sorte
d'Abimélec et dévore les habitants de Sichem et la
maison de Millo, et qu'un feu sorte des habitants de Sichem et de
la maison de Millo et dévore Abimélec!
- Jotham se retira et prit la
fuite; il s'en alla à Beer, où il demeura loin
d'Abimélec, son frère.
- Abimélec avait
dominé trois ans sur Israël.
- Alors Dieu envoya un mauvais
esprit entre Abimélec et les habitants de Sichem, et les
habitants de Sichem furent infidèles à
Abimélec,
- afin que la violence commise sur
les soixante-dix fils de Jerubbaal reçût son
châtiment, et que leur sang retombât sur
Abimélec, leur frère, qui les avait tués, et
sur les habitants de Sichem, qui l'avaient aidé à
tuer ses frères.
- Les habitants de Sichem
placèrent en embuscade contre lui, sur les sommets des
montagnes, des gens qui dépouillaient tous ceux qui
passaient près d'eux sur le chemin. Et cela fut
rapporté à Abimélec.
- Gaal, fils d'Ébed, vint
avec ses frères, et ils passèrent à Sichem.
Les habitants de Sichem eurent confiance en lui.
- Ils sortirent dans la campagne,
vendangèrent leurs vignes, foulèrent les raisins, et
se livrèrent à des réjouissances; ils
entrèrent dans la maison de leur dieu, ils mangèrent
et burent, et ils maudirent Abimélec.
- Et Gaal, fils d'Ébed,
disait: Qui est Abimélec, et qu'est Sichem, pour que nous
servions Abimélec? N'est-il pas fils de Jerubbaal, et Zebul
n'est-il pas son commissaire? Servez les hommes de Hamor,
père de Sichem; mais nous, pourquoi servirions-nous
Abimélec?
- Oh! si j'étais le
maître de ce peuple, je renverserais Abimélec. Et il
disait d'Abimélec: Renforce ton armée, mets-toi en
marche!
- Zebul, gouverneur de la ville,
apprit ce que disait Gaal, fils d'Ébed, et sa colère
s'enflamma.
- Il envoya secrètement des
messagers à Abimélec, pour lui dire: Voici, Gaal,
fils d'Ébed, et ses frères, sont venus à
Sichem, et ils soulèvent la ville contre toi.
- Maintenant, pars de nuit, toi et
le peuple qui est avec toi, et mets-toi en embuscade dans la
campagne.
- Le matin, au lever du soleil, tu
fondras avec impétuosité sur la ville. Et lorsque
Gaal et le peuple qui est avec lui sortiront contre toi, tu lui
feras ce que tes forces permettront.
- Abimélec et tout le peuple
qui était avec lui partirent de nuit, et ils se mirent en
embuscade près de Sichem, divisés en quatre
corps.
- Gaal, fils d'Ébed, sortit,
et il se tint à l'entrée de la porte de la ville.
Abimélec et tout le peuple qui était avec lui se
levèrent alors de l'embuscade.
- Gaal aperçut le peuple, et
il dit à Zebul: Voici un peuple qui descend du sommet des
montagnes. Zebul lui répondit: C'est l'ombre des montagnes
que tu prends pour des hommes.
- Gaal, reprenant la parole, dit:
C'est bien un peuple qui descend des hauteurs du pays, et une
troupe arrive par le chemin du chêne des devins.
- Zebul lui répondit:
Où donc est ta bouche, toi qui disais: Qui est
Abimélec, pour que nous le servions? N'est-ce point
là le peuple que tu méprisais? Marche maintenant,
livre-lui bataille!
- Gaal s'avança à la
tête des habitants de Sichem, et livra bataille à
Abimélec.
- Poursuivi par Abimélec, il
prit la fuite devant lui, et beaucoup d'hommes tombèrent
morts jusqu'à l'entrée de la porte.
- Abimélec s'arrêta
à Aruma. Et Zebul chassa Gaal et ses frères, qui ne
purent rester à Sichem.
- Le lendemain, le peuple sortit
dans la campagne. Abimélec, qui en fut
informé,
- prit sa troupe, la partagea en
trois corps, et se mit en embuscade dans la campagne. Ayant vu que
le peuple sortait de la ville, il se leva contre eux, et les
battit.
- Abimélec et les corps qui
étaient avec lui se portèrent en avant, et se
placèrent à l'entrée de la porte de la ville;
deux de ces corps se jetèrent sur tous ceux qui
étaient dans la campagne, et les battirent.
- Abimélec attaqua la ville
pendant toute la journée; il s'en empara, et tua le peuple
qui s'y trouvait. Puis il rasa la ville, et y sema du sel.
- A cette nouvelle, tous les
habitants de la tour de Sichem se rendirent dans la forteresse de
la maison du dieu Berith.
- On avertit Abimélec que
tous les habitants de la tour de Sichem s'y étaient
rassemblés.
- Alors Abimélec monta sur
la montagne de Tsalmon, lui et tout le peuple qui était
avec lui. Il prit en main une hache, coupa une branche d'arbre,
l'enleva et la mit sur son épaule. Ensuite il dit au peuple
qui était avec lui: Vous avez vu ce que j'ai fait,
hâtez-vous de faire comme moi.
- Et ils coupèrent chacun
une branche, et suivirent Abimélec; ils placèrent
les branches contre la forteresse, et l'incendièrent avec
ceux qui y étaient. Ainsi périrent tous les gens de
la tour de Sichem, au nombre d'environ mille, hommes et
femmes.
- Abimélec marcha contre
Thébets. Il assiégea Thébets, et s'en
empara.
- Il y avait au milieu de la ville
une forte tour, où se réfugièrent tous les
habitants de la ville, hommes et femmes; ils fermèrent sur
eux, et montèrent sur le toit de la tour.
- Abimélec parvint
jusqu'à la tour; il l'attaqua, et s'approcha de la porte
pour y mettre le feu.
- Alors une femme lança sur
la tête d'Abimélec un morceau de meule de moulin, et
lui brisa le crâne.
- Aussitôt il appela le jeune
homme qui portait ses armes, et lui dit: Tire ton
épée, et donne-moi la mort, de peur qu'on ne dise de
moi: C'est une femme qui l'a tué. Le jeune homme le
perça, et il mourut.
- Quand les hommes d'Israël
virent qu'Abimélec était mort, ils s'en
allèrent chacun chez soi.
- Ainsi Dieu fit retomber sur
Abimélec le mal qu'il avait fait à son père,
en tuant ses soixante-dix frères,
- et Dieu fit retomber sur la
tête des gens de Sichem tout le mal qu'ils avaient fait.
Ainsi s'accomplit sur eux la malédiction de Jotham, fils de
Jerubbaal.
[ Début ]
Chapitre 10
- Après Abimélec,
Thola, fils de Pua, fils de Dodo, homme d'Issacar, se leva pour
délivrer Israël; il habitait à Schamir, dans la
montagne d'Éphraïm.
- Il fut juge en Israël
pendant vingt-trois ans; puis il mourut, et fut enterré
à Schamir.
- Après lui, se leva
Jaïr, le Galaadite, qui fut juge en Israël pendant
vingt-deux ans.
- Il avait trente fils, qui
montaient sur trente ânons, et qui possédaient trente
villes, appelées encore aujourd'hui bourgs de Jaïr, et
situées dans le pays de Galaad.
- Et Jaïr mourut, et fut
enterré à Kamon.
- Les enfants d'Israël firent
encore ce qui déplaît à l'Éternel; ils
servirent les Baals et les Astartés, les dieux de Syrie,
les dieux de Sidon, les dieux de Moab, les dieux des fils d'Ammon,
et les dieux des Philistins, et ils abandonnèrent
l'Éternel et ne le servirent plus.
- La colère de
l'Éternel s'enflamma contre Israël, et il les vendit
entre les mains des Philistins et entre les mains des fils
d'Ammon.
- Ils opprimèrent et
écrasèrent les enfants d'Israël cette
année-là, et pendant dix-huit ans tous les enfants
d'Israël qui étaient de l'autre côté du
Jourdain dans le pays des Amoréens en Galaad.
- Les fils d'Ammon passèrent
le Jourdain pour combattre aussi contre Juda, contre Benjamin et
contre la maison d'Éphraïm. Et Israël fut dans
une grande détresse.
- Les enfants d'Israël
crièrent à l'Éternel, en disant: Nous avons
péché contre toi, car nous avons abandonné
notre Dieu et nous avons servi les Baals.
- L'Éternel dit aux enfants
d'Israël: Ne vous ai-je pas délivrés des
Égyptiens, des Amoréens, des fils d'Ammon, des
Philistins?
- Et lorsque les Sidoniens, Amalek
et Maon, vous opprimèrent, et que vous criâtes
à moi, ne vous ai-je pas délivrés de leurs
mains?
- Mais vous, vous m'avez
abandonné, et vous avez servi d'autres dieux. C'est
pourquoi je ne vous délivrerai plus.
- Allez, invoquez les dieux que
vous avez choisis; qu'ils vous délivrent au temps de votre
détresse!
- Les enfants d'Israël dirent
à l'Éternel: Nous avons péché;
traite-nous comme il te plaira. Seulement, daigne nous
délivrer aujourd'hui!
- Et ils ôtèrent les
dieux étrangers du milieu d'eux, et servirent
l'Éternel, qui fut touché des maux
d'Israël.
- Les fils d'Ammon se
rassemblèrent et campèrent en Galaad, et les enfants
d'Israël se rassemblèrent et campèrent à
Mitspa.
- Le peuple, les chefs de Galaad se
dirent l'un à l'autre: Quel est l'homme qui commencera
l'attaque contre les fils d'Ammon? Il sera chef de tous les
habitants de Galaad.
[ Début ]
Chapitre 11
- Jephthé, le Galaadite,
était un vaillant héros. Il était fils d'une
femme prostituée; et c'est Galaad qui avait engendré
Jephthé.
- La femme de Galaad lui enfanta
des fils, qui, devenus grands, chassèrent Jephthé,
et lui dirent: Tu n'hériteras pas dans la maison de notre
père, car tu es fils d'une autre femme.
- Et Jephthé s'enfuit loin
de ses frères, et il habita dans le pays de Tob. Des gens
de rien se rassemblèrent auprès de Jephthé,
et ils faisaient avec lui des excursions.
- Quelque temps après, les
fils d'Ammon firent la guerre à Israël.
- Et comme les fils d'Ammon
faisaient la guerre à Israël, les anciens de Galaad
allèrent chercher Jephthé au pays de Tob.
- Ils dirent à
Jephthé: Viens, tu seras notre chef, et nous combattrons
les fils d'Ammon.
- Jephthé répondit
aux anciens de Galaad: N'avez-vous pas eu de la haine pour moi, et
ne m'avez-vous pas chassé de la maison de mon père?
Pourquoi venez-vous à moi maintenant que vous êtes
dans la détresse?
- Les anciens de Galaad dirent
à Jephthé: Nous revenons à toi maintenant,
afin que tu marches avec nous, que tu combattes les fils d'Ammon,
et que tu sois notre chef, celui de tous les habitants de
Galaad.
- Jephthé répondit
aux anciens de Galaad: Si vous me ramenez pour combattre les fils
d'Ammon, et que l'Éternel les livre devant moi, je serai
votre chef.
- Les anciens de Galaad dirent
à Jephthé: Que l'Éternel nous entende, et
qu'il juge, si nous ne faisons pas ce que tu dis.
- Et Jephthé partit avec les
anciens de Galaad. Le peuple le mit à sa tête et
l'établit comme chef, et Jephthé
répéta devant l'Éternel, à Mitspa,
toutes les paroles qu'il avait prononcées.
- Jephthé envoya des
messagers au roi des fils d'Ammon, pour lui dire: Qu'y a-t-il
entre moi et toi, que tu viennes contre moi pour faire la guerre
à mon pays?
- Le roi des fils d'Ammon
répondit aux messagers de Jephthé: C'est
qu'Israël, quand il est monté d'Égypte, s'est
emparé de mon pays, depuis l'Arnon jusqu'au Jabbok et au
Jourdain. Rends-le maintenant de bon gré.
- Jephthé envoya de nouveau
des messagers au roi des fils d'Ammon,
- pour lui dire: Ainsi parle
Jephthé: Israël ne s'est point emparé du pays
de Moab, ni du pays des fils d'Ammon.
- Car lorsque Israël est
monté d'Égypte, il a marché dans le
désert jusqu'à la mer Rouge, et il est arrivé
à Kadès.
- Alors Israël envoya des
messagers au roi d'Édom, pour lui dire: Laisse-moi passer
par ton pays. Mais le roi d'Édom n'y consentit pas. Il en
envoya aussi au roi de Moab, qui refusa. Et Israël resta
à Kadès.
- Puis il marcha par le
désert, tourna le pays d'Édom et le pays de Moab, et
vint à l'orient du pays de Moab; ils campèrent au
delà de l'Arnon, sans entrer sur le territoire de Moab, car
l'Arnon est la frontière de Moab.
- Israël envoya des messagers
à Sihon, roi des Amoréens, roi de Hesbon, et
Israël lui dit: Laisse-nous passer par ton pays jusqu'au lieu
où nous allons.
- Mais Sihon n'eut pas assez
confiance en Israël pour le laisser passer sur son
territoire; il rassembla tout son peuple, campa à Jahats,
et combattit Israël.
- L'Éternel, le Dieu
d'Israël, livra Sihon et tout son peuple entre les mains
d'Israël, qui les battit. Israël s'empara de tout le
pays des Amoréens établis dans cette
contrée.
- Ils s'emparèrent de tout
le territoire des Amoréens, depuis l'Arnon jusqu'au Jabbok,
et depuis le désert jusqu'au Jourdain.
- Et maintenant que
l'Éternel, le Dieu d'Israël, a chassé les
Amoréens devant son peuple d'Israël, est-ce toi qui
aurais la possession de leur pays?
- Ce que ton dieu Kemosch te donne
à posséder, ne le posséderais-tu pas? Et tout
ce que l'Éternel, notre Dieu, a mis en notre possession
devant nous, nous ne le posséderions pas!
- Vaux-tu donc mieux que Balak,
fils de Tsippor, roi de Moab? A-t-il contesté avec
Israël, ou lui a-t-il fait la guerre?
- Voilà trois cents ans
qu'Israël habite à Hesbon et dans les villes de son
ressort, à Aroër et dans les villes de son ressort, et
dans toutes les villes qui sont sur les bords de l'Arnon: pourquoi
ne les lui avez-vous pas enlevées pendant ce
temps-là?
- Je ne t'ai point offensé,
et tu agis mal avec moi en me faisant la guerre. Que
l'Éternel, le juge, soit aujourd'hui juge entre les enfants
d'Israël et les fils d'Ammon!
- Le roi des fils d'Ammon
n'écouta point les paroles que Jephthé lui fit
dire.
- L'esprit de l'Éternel fut
sur Jephthé. Il traversa Galaad et Manassé; il passa
à Mitspé de Galaad; et de Mitspé de Galaad,
il marcha contre les fils d'Ammon.
- Jephthé fit un voeu
à l'Éternel, et dit: Si tu livres entre mes mains
les fils d'Ammon,
- quiconque sortira des portes de
ma maison au-devant de moi, à mon heureux retour de chez
les fils d'Ammon, sera consacré à l'Éternel,
et je l'offrirai en holocauste.
- Jephthé marcha contre les
fils d'Ammon, et l'Éternel les livra entre ses
mains.
- Il leur fit éprouver une
très grande défaite, depuis Aroër jusque vers
Minnith, espace qui renfermait vingt villes, et jusqu'à
Abel Keramim. Et les fils d'Ammon furent humiliés devant
les enfants d'Israël.
- Jephthé retourna dans sa
maison à Mitspa. Et voici, sa fille sortit au-devant de lui
avec des tambourins et des danses. C'était son unique
enfant; il n'avait point de fils et point d'autre fille.
- Dès qu'il la vit, il
déchira ses vêtements, et dit: Ah! ma fille! tu me
jettes dans l'abattement, tu es au nombre de ceux qui me
troublent! J'ai fait un voeu à l'Éternel, et je ne
puis le révoquer.
- Elle lui dit: Mon père, si
tu as fait un voeu à l'Éternel, traite-moi selon ce
qui est sorti de ta bouche, maintenant que l'Éternel t'a
vengé de tes ennemis, des fils d'Ammon.
- Et elle dit à son
père: Que ceci me soit accordé: laisse-moi libre
pendant deux mois! Je m'en irai, je descendrai dans les montagnes,
et je pleurerai ma virginité avec mes compagnes.
- Il répondit: Va! Et il la
laissa libre pour deux mois. Elle s'en alla avec ses compagnes, et
elle pleura sa virginité sur les montagnes.
- Au bout des deux mois, elle
revint vers son père, et il accomplit sur elle le voeu
qu'il avait fait. Elle n'avait point connu d'homme. Dès
lors s'établit en Israël la coutume
- que tous les ans les filles
d'Israël s'en vont célébrer la fille de
Jephthé, le Galaadite, quatre jours par
année.
[ Début ]
Chapitre 12
- Les hommes d'Éphraïm
se rassemblèrent, partirent pour le nord, et dirent
à Jephthé: Pourquoi es-tu allé combattre les
fils d'Ammon sans nous avoir appelés à marcher avec
toi? Nous voulons incendier ta maison et te brûler avec
elle.
- Jephthé leur
répondit: Nous avons eu de grandes contestations, moi et
mon peuple, avec les fils d'Ammon; et quand je vous ai
appelés, vous ne m'avez pas délivré de leurs
mains.
- Voyant que tu ne venais pas
à mon secours, j'ai exposé ma vie, et j'ai
marché contre les fils d'Ammon. L'Éternel les a
livrés entre mes mains. Pourquoi donc aujourd'hui
montez-vous contre moi pour me faire la guerre?
- Jephthé rassembla tous les
hommes de Galaad, et livra bataille à Éphraïm.
Les hommes de Galaad battirent Éphraïm, parce que les
Éphraïmites disaient: Vous êtes des fugitifs
d'Éphraïm! Galaad est au milieu d'Éphraïm,
au milieu de Manassé!
- Galaad s'empara des gués
du Jourdain du côté d'Éphraïm. Et quand
l'un des fuyards d'Éphraïm disait: Laissez-moi passer!
les hommes de Galaad lui demandaient: Es-tu
Éphraïmite? Il répondait: Non.
- Ils lui disaient alors: Hé
bien, dis Schibboleth. Et il disait Sibboleth, car il ne pouvait
pas bien prononcer. Sur quoi les hommes de Galaad le saisissaient,
et l'égorgeaient près des gués du Jourdain.
Il périt en ce temps-là quarante-deux mille hommes
d'Éphraïm.
- Jephthé fut juge en
Israël pendant six ans; puis Jephthé, le Galaadite,
mourut, et fut enterré dans l'une des villes de
Galaad.
- Après lui, Ibtsan de
Bethléhem fut juge en Israël.
- Il eut trente fils, il maria
trente filles au dehors, et il fit venir pour ses fils trente
filles du dehors. Il fut juge en Israël pendant sept
ans;
- puis Ibtsan mourut, et fut
enterré à Bethléhem.
- Après lui, Élon de
Zabulon fut juge en Israël. Il fut juge en Israël
pendant dix ans;
- puis Élon de Zabulon
mourut, et fut enterré à Ajalon, dans le pays de
Zabulon.
- Après lui, Abdon, fils
d'Hillel, le Pirathonite, fut juge en Israël.
- Il eut quarante fils et trente
petits-fils, qui montaient sur soixante dix ânons. Il fut
juge en Israël pendant huit ans;
- puis Abdon, fils d'Hillel, le
Pirathonite, mourut, et fut enterré à Pirathon, dans
le pays d'Éphraïm, sur la montagne des
Amalécites.
[ Début ]
Chapitre 13
- Les enfants d'Israël firent
encore ce qui déplaît à l'Éternel; et
l'Éternel les livra entre les mains des Philistins, pendant
quarante ans.
- Il y avait un homme de Tsorea, de
la famille des Danites, et qui s'appelait Manoach. Sa femme
était stérile, et n'enfantait pas.
- Un ange de l'Éternel
apparut à la femme, et lui dit: Voici, tu es
stérile, et tu n'as point d'enfants; tu deviendras
enceinte, et tu enfanteras un fils.
- Maintenant prends bien garde, ne
bois ni vin ni liqueur forte, et ne mange rien d'impur.
- Car tu vas devenir enceinte et tu
enfanteras un fils. Le rasoir ne passera point sur sa tête,
parce que cet enfant sera consacré à Dieu dès
le ventre de sa mère; et ce sera lui qui commencera
à délivrer Israël de la main des
Philistins.
- La femme alla dire à son
mari; Un homme de Dieu est venu vers moi, et il avait l'aspect
d'un ange de Dieu, un aspect redoutable. Je ne lui ai pas
demandé d'où il était, et il ne m'a pas fait
connaître son nom.
- Mais il m'a dit: Tu vas devenir
enceinte, et tu enfanteras un fils; et maintenant ne bois ni vin
ni liqueur forte, et ne mange rien d'impur, parce que cet enfant
sera consacré à Dieu dès le ventre de sa
mère jusqu'au jour de sa mort.
- Manoach fit cette prière
à l'Éternel: Ah! Seigneur, que l'homme de Dieu que
tu as envoyé vienne encore vers nous, et qu'il nous
enseigne ce que nous devons faire pour l'enfant qui
naîtra!
- Dieu exauça la
prière de Manoach, et l'ange de Dieu vint encore vers la
femme. Elle était assise dans un champ, et Manoach, son
mari, n'était pas avec elle.
- Elle courut promptement donner
cette nouvelle à son mari, et lui dit: Voici, l'homme qui
était venu l'autre jour vers moi m'est apparu.
- Manoach se leva, suivit sa femme,
alla vers l'homme, et lui dit: Est-ce toi qui as parlé
à cette femme? Il répondit: C'est moi.
- Manoach dit: Maintenant, si ta
parole s'accomplit, que faudra-t-il observer à
l'égard de l'enfant, et qu'y aura-t-il à
faire?
- L'ange de l'Éternel
répondit à Manoach: La femme s'abstiendra de tout ce
que je lui ai dit.
- Elle ne goûtera d'aucun
produit de la vigne, elle ne boira ni vin ni liqueur forte, et
elle ne mangera rien d'impur; elle observera tout ce que je lui ai
prescrit.
- Manoach dit à l'ange de
l'Éternel: Permets-nous de te retenir, et de
t'apprêter un chevreau.
- L'ange de l'Éternel
répondit à Manoach: Quand tu me retiendrais, je ne
mangerais pas de ton mets; mais si tu veux faire un holocauste, tu
l'offriras à l'Éternel. Manoach ne savait point que
ce fût un ange de l'Éternel.
- Et Manoach dit à l'ange de
l'Éternel: Quel est ton nom, afin que nous te rendions
gloire, quand ta parole s'accomplira?
- L'ange de l'Éternel lui
répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom? Il est
merveilleux.
- Manoach prit le chevreau et
l'offrande, et fit un sacrifice à l'Éternel sur le
rocher. Il s'opéra un prodige, pendant que Manoach et sa
femme regardaient.
- Comme la flamme montait de dessus
l'autel vers le ciel, l'ange de l'Éternel monta dans la
flamme de l'autel. A cette vue, Manoach et sa femme
tombèrent la face contre terre.
- L'ange de l'Éternel
n'apparut plus à Manoach et à sa femme. Alors
Manoach comprit que c'était l'ange de
l'Éternel,
- et il dit à sa femme: Nous
allons mourir, car nous avons vu Dieu.
- Sa femme lui répondit: Si
l'Éternel eût voulu nous faire mourir, il n'aurait
pas pris de nos mains l'holocauste et l'offrande, il ne nous
aurait pas fait voir tout cela, et il ne nous aurait pas
maintenant fait entendre pareilles choses.
- La femme enfanta un fils, et lui
donna le nom de Samson. L'enfant grandit, et l'Éternel le
bénit.
- Et l'esprit de l'Éternel
commença à l'agiter à Machané Dan,
entre Tsorea et Eschthaol.
[ Début ]
Chapitre 14
- Samson descendit à Thimna,
et il y vit une femme parmi les filles des Philistins.
- Lorsqu'il fut remonté, il
le déclara à son père et à sa
mère, et dit: J'ai vu à Thimna une femme parmi les
filles des Philistins; prenez-la maintenant pour ma femme.
- Son père et sa mère
lui dirent: N'y a-t-il point de femme parmi les filles de tes
frères et dans tout notre peuple, que tu ailles prendre une
femme chez les Philistins, qui sont incirconcis? Et Samson dit
à son père: Prends-la pour moi, car elle me
plaît.
- Son père et sa mère
ne savaient pas que cela venait de l'Éternel: car Samson
cherchait une occasion de dispute de la part des Philistins. En ce
temps là, les Philistins dominaient sur Israël.
- Samson descendit avec son
père et sa mère à Thimna. Lorsqu'ils
arrivèrent aux vignes de Thimna, voici, un jeune lion
rugissant vint à sa rencontre.
- L'esprit de l'Éternel
saisit Samson; et, sans avoir rien à la main, Samson
déchira le lion comme on déchire un chevreau. Il ne
dit point à son père et à sa mère ce
qu'il avait fait.
- Il descendit et parla à la
femme, et elle lui plut.
- Quelque temps après, il se
rendit de nouveau à Thimna pour la prendre, et se
détourna pour voir le cadavre du lion. Et voici, il y avait
un essaim d'abeilles et du miel dans le corps du lion.
- Il prit entre ses mains le miel,
dont il mangea pendant la route; et lorsqu'il fut arrivé
près de son père et de sa mère, il leur en
donna, et ils en mangèrent. Mais il ne leur dit pas qu'il
avait pris ce miel dans le corps du lion.
- Le père de Samson
descendit chez la femme. Et là, Samson fit un festin, car
c'était la coutume des jeunes gens.
- Dès qu'on le vit, on
invita trente compagnons qui se tinrent avec lui.
- Samson leur dit: Je vais vous
proposer une énigme. Si vous me l'expliquez pendant les
sept jours du festin, et si vous la découvrez, je vous
donnerai trente chemises et trente vêtements de
rechange.
- Mais si vous ne pouvez pas me
l'expliquer, ce sera vous qui me donnerez trente chemises et
trente vêtements de rechange. Ils lui dirent: Propose ton
énigme, et nous l'écouterons.
- Et il leur dit: De celui qui
mange est sorti ce qui se mange, et du fort est sorti le doux.
Pendant trois jours, ils ne purent expliquer
l'énigme.
- Le septième jour, ils
dirent à la femme de Samson: Persuade à ton mari de
nous expliquer l'énigme; sinon, nous te brûlerons,
toi et la maison de ton père. C'est pour nous
dépouiller que vous nous avez invités, n'est-ce
pas?
- La femme de Samson pleurait
auprès de lui, et disait: Tu n'as pour moi que de la haine,
et tu ne m'aimes pas; tu as proposé une énigme aux
enfants de mon peuple, et tu ne me l'as point expliquée! Et
il lui répondait: Je ne l'ai expliquée ni à
mon père ni à ma mère; est-ce à toi
que je l'expliquerais?
- Elle pleura auprès de lui
pendant les sept jours que dura leur festin; et le septième
jour, il la lui expliqua, car elle le tourmentait. Et elle donna
l'explication de l'énigme aux enfants de son peuple.
- Les gens de la ville dirent
à Samson le septième jour, avant le coucher du
soleil: Quoi de plus doux que le miel, et quoi de plus fort que le
lion? Et il leur dit: Si vous n'aviez pas labouré avec ma
génisse, vous n'auriez pas découvert mon
énigme.
- L'esprit de l'Éternel le
saisit, et il descendit à Askalon. Il y tua trente hommes,
prit leurs dépouilles, et donna les vêtements de
rechange à ceux qui avaient expliqué
l'énigme. Il était enflammé de colère,
et il monta à la maison de son père.
- Sa femme fut donnée
à l'un de ses compagnons, avec lequel il était
lié.
[ Début ]
Chapitre 15
- Quelque temps après,
à l'époque de la moisson des blés, Samson
alla voir sa femme, et lui porta un chevreau. Il dit: Je veux
entrer vers ma femme dans sa chambre. Mais le père de sa
femme ne lui permit pas d'entrer.
- J'ai pensé dit-il, que tu
avais pour elle de la haine, et je l'ai donnée à ton
compagnon. Est-ce que sa jeune soeur n'est pas plus belle qu'elle?
Prends-la donc à sa place.
- Samson leur dit: Cette fois je ne
serai pas coupable envers les Philistins, si je leur fais du
mal.
- Samson s'en alla. Il attrapa
trois cents renards, et prit des flambeaux; puis il tourna queue
contre queue, et mit un flambeau entre deux queues, au
milieu.
- Il alluma les flambeaux,
lâcha les renards dans les blés des Philistins, et
embrasa les tas de gerbes, le blé sur pied, et jusqu'aux
plantations d'oliviers.
- Les Philistins dirent: Qui a fait
cela? On répondit: Samson, le gendre du Thimnien, parce que
celui-ci lui a pris sa femme et l'a donnée à son
compagnon. Et les Philistins montèrent, et ils la
brûlèrent, elle et son père.
- Samson leur dit: Est-ce ainsi que
vous agissez? Je ne cesserai qu'après m'être
vengé de vous.
- Il les battit rudement, dos et
ventre; puis il descendit, et se retira dans la caverne du rocher
d'Étam.
- Alors les Philistins se mirent en
marche, campèrent en Juda, et s'étendirent
jusqu'à Léchi.
- Les hommes de Juda dirent:
Pourquoi êtes-vous montés contre nous? Ils
répondirent: Nous sommes montés pour lier Samson,
afin de le traiter comme il nous a traités.
- Sur quoi trois mille hommes de
Juda descendirent à la caverne du rocher d'Étam, et
dirent à Samson: Ne sais-tu pas que les Philistins dominent
sur nous? Que nous as-tu donc fait? Il leur répondit: Je
les ai traités comme il m'ont traité.
- Ils lui dirent: Nous sommes
descendus pour te lier, afin de te livrer entre les mains des
Philistins. Samson leur dit: Jurez-moi que vous ne me tuerez
pas.
- Ils lui répondirent: Non;
nous voulons seulement te lier et te livrer entre leurs mains,
mais nous ne te ferons pas mourir. Et ils le lièrent avec
deux cordes neuves, et le firent sortir du rocher.
- Lorsqu'il arriva à
Léchi, les Philistins poussèrent des cris à
sa rencontre. Alors l'esprit de l'Éternel le saisit. Les
cordes qu'il avait aux bras devinrent comme du lin
brûlé par le feu, et ses liens tombèrent de
ses mains.
- Il trouva une mâchoire
d'âne fraîche, il étendit sa main pour la
prendre, et il en tua mille hommes.
- Et Samson dit: Avec une
mâchoire d'âne, un monceau, deux monceaux; Avec une
mâchoire d'âne, j'ai tué mille hommes.
- Quand il eut achevé de
parler, il jeta de sa main la mâchoire. Et l'on appela ce
lieu Ramath Léchi.
- Pressé par la soif, il
invoqua l'Éternel, et dit: C'est toi qui a permis par la
main de ton serviteur cette grande délivrance; et
maintenant mourrais je de soif, et tomberais-je entre les mains
des incirconcis?
- Dieu fendit la cavité du
rocher qui est à Léchi, et il en sortit de l'eau.
Samson but, son esprit se ranima, et il reprit vie. C'est de
là qu'on a appelé cette source En Hakkoré;
elle existe encore aujourd'hui à Léchi.
- Samson fut juge en Israël,
au temps des Philistins, pendant vingt ans.
[ Début ]
Chapitre 16
- Samson partit pour Gaza; il y vit
une femme prostituée, et il entra chez elle.
- On dit aux gens de Gaza: Samson
est arrivé ici. Et ils l'environnèrent, et se
tinrent en embuscade toute la nuit à la porte de la ville.
Ils restèrent tranquilles toute la nuit, disant: Au point
du jour, nous le tuerons.
- Samson demeura couché
jusqu'à minuit. Vers minuit, il se leva; et il saisit les
battants de la porte de la ville et les deux poteaux, les arracha
avec la barre, les mit sur ses épaules, et les porta sur le
sommet de la montagne qui est en face d'Hébron.
- Après cela, il aima une
femme dans la vallée de Sorek. Elle se nommait
Delila.
- Les princes des Philistins
montèrent vers elle, et lui dirent: Flatte-le, pour savoir
d'où lui vient sa grande force et comment nous pourrions
nous rendre maîtres de lui; nous le lierons pour le dompter,
et nous te donnerons chacun mille et cent sicles d'argent.
- Delila dit à Samson:
Dis-moi, je te prie, d'où vient ta grande force, et avec
quoi il faudrait te lier pour te dompter.
- Samson lui dit: Si on me liait
avec sept cordes fraîches, qui ne fussent pas encore
sèches, je deviendrais faible et je serais comme un autre
homme.
- Les princes des Philistins
apportèrent à Delila sept cordes fraîches, qui
n'étaient pas encore sèches. Et elle le lia avec ces
cordes.
- Or des gens se tenaient en
embuscade chez elle, dans une chambre. Elle lui dit: Les
Philistins sont sur toi, Samson! Et il rompit les cordes, comme se
rompt un cordon d'étoupe quand il sent le feu. Et l'on ne
connut point d'où venait sa force.
- Delila dit à Samson:
Voici, tu t'es joué de moi, tu m'as dit des mensonges.
Maintenant, je te prie, indique-moi avec quoi il faut te
lier.
- Il lui dit: Si on me liait avec
des cordes neuves, dont on ne se fût jamais servi, je
deviendrais faible et je serais comme un autre homme.
- Delila prit des cordes neuves,
avec lesquelles elle le lia. Puis elle lui dit: Les Philistins
sont sur toi, Samson! Or des gens se tenaient en embuscade dans
une chambre. Et il rompit comme un fil les cordes qu'il avait aux
bras.
- Delila dit à Samson:
Jusqu'à présent tu t'es joué de moi, tu m'as
dit des mensonges. Déclare-moi avec quoi il faut te lier.
Il lui dit: Tu n'as qu'à tisser les sept tresses de ma
tête avec la chaîne du tissu.
- Et elle les fixa par la cheville.
Puis elle lui dit: Les Philistins sont sur toi, Samson! Et il se
réveilla de son sommeil, et il arracha la cheville du tissu
et le tissu.
- Elle lui dit: Comment peux-tu
dire: Je t'aime! puisque ton coeur n'est pas avec moi?
Voilà trois fois que tu t'es joué de moi, et tu ne
m'as pas déclaré d'où vient ta grande
force.
- Comme elle était chaque
jour à le tourmenter et à l'importuner par ses
instances, son âme s'impatienta à la mort,
- il lui ouvrit tout son coeur, et
lui dit: Le rasoir n'a point passé sur ma tête, parce
que je suis consacré à Dieu dès le ventre de
ma mère. Si j'étais rasé, ma force
m'abandonnerait, je deviendrais faible, et je serais comme tout
autre homme.
- Delila, voyant qu'il lui avait
ouvert tout son coeur, envoya appeler les princes des Philistins,
et leur fit dire: Montez cette fois, car il m'a ouvert tout son
coeur. Et les princes des Philistins montèrent vers elle,
et apportèrent l'argent dans leurs mains.
- Elle l'endormit sur ses genoux.
Et ayant appelé un homme, elle rasa les sept tresses de la
tête de Samson, et commença ainsi à le
dompter. Il perdit sa force.
- Elle dit alors: Les Philistins
sont sur toi, Samson! Et il se réveilla de son sommeil, et
dit: Je m'en tirerai comme les autres fois, et je me
dégagerai. Il ne savait pas que l'Éternel
s'était retiré de lui.
- Les Philistins le saisirent, et
lui crevèrent les yeux; ils le firent descendre à
Gaza, et le lièrent avec des chaînes d'airain. Il
tournait la meule dans la prison.
- Cependant les cheveux de sa
tête recommençaient à croître, depuis
qu'il avait été rasé.
- Or les princes des Philistins
s'assemblèrent pour offrir un grand sacrifice à
Dagon, leur dieu, et pour se réjouir. Ils disaient: Notre
dieu a livré entre nos mains Samson, notre ennemi.
- Et quand le peuple le vit, ils
célébrèrent leur dieu, en disant: Notre dieu
a livré entre nos mains notre ennemi, celui qui ravageait
notre pays, et qui multipliait nos morts.
- Dans la joie de leur coeur, ils
dirent: Qu'on appelle Samson, et qu'il nous divertisse! Ils firent
sortir Samson de la prison, et il joua devant eux. Ils le
placèrent entre les colonnes.
- Et Samson dit au jeune homme qui
le tenait par la main: Laisse-moi, afin que je puisse toucher les
colonnes sur lesquelles repose la maison et m'appuyer contre
elles.
- La maison était remplie
d'hommes et de femmes; tous les princes des Philistins
étaient là, et il y avait sur le toit environ trois
mille personnes, hommes et femmes, qui regardaient Samson
jouer.
- Alors Samson invoqua
l'Éternel, et dit: Seigneur Éternel! souviens-toi de
moi, je te prie; ô Dieu! donne-moi de la force seulement
cette fois, et que d'un seul coup je tire vengeance des Philistins
pour mes deux yeux!
- Et Samson embrassa les deux
colonnes du milieu sur lesquelles reposait la maison, et il
s'appuya contre elles; l'une était à sa droite, et
l'autre à sa gauche.
- Samson dit: Que je meure avec les
Philistins! Il se pencha fortement, et la maison tomba sur les
princes et sur tout le peuple qui y était. Ceux qu'il fit
périr à sa mort furent plus nombreux que ceux qu'il
avait tués pendant sa vie.
- Ses frères et toute la
maison de son père descendirent, et l'emportèrent.
Lorsqu'ils furent remontés, ils l'enterrèrent entre
Tsorea et Eschthaol dans le sépulcre de Manoach, son
père. Il avait été juge en Israël
pendant vingt ans.
[ Début ]
Chapitre 17
- Il y avait un homme de la
montagne d'Éphraïm, nommé Mica.
- Il dit à sa mère:
Les mille et cent sicles d'argent qu'on t'a pris, et pour lesquels
tu as fait des imprécations même à mes
oreilles, voici, cet argent est entre mes mains, c'est moi qui
l'avais pris. Et sa mère dit: Béni soit mon fils par
l'Éternel!
- Il rendit à sa mère
les mille et cent sicles d'argent; et sa mère dit: Je
consacre de ma main cet argent à l'Éternel, afin
d'en faire pour mon fils une image taillée et une image en
fonte; et c'est ainsi que je te le rendrai.
- Il rendit à sa mère
l'argent. Sa mère prit deux cents sicles d'argent. Et elle
donna l'argent au fondeur, qui en fit une image taillée et
une image en fonte. On les plaça dans la maison de
Mica.
- Ce Mica avait une maison de Dieu;
il fit un éphod et des théraphim, et il consacra
l'un de ses fils, qui lui servit de prêtre.
- En ce temps-là, il n'y
avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui
semblait bon.
- Il y avait un jeune homme de
Bethléhem de Juda, de la famille de Juda; il était
Lévite, et il séjournait là.
- Cet homme partit de la ville de
Bethléhem de Juda, pour chercher une demeure qui lui
convînt. En poursuivant son chemin, il arriva dans la
montagne d'Éphraïm jusqu'à la maison de
Mica.
- Mica lui dit: D'où
viens-tu? Il lui répondit: Je suis Lévite, de
Bethléhem de Juda, et je voyage pour chercher une demeure
qui me convienne.
- Mica lui dit: Reste avec moi; tu
me serviras de père et de prêtre, et je te donnerai
dix sicles d'argent par année, les vêtements dont tu
auras besoin, et ton entretien. Et le Lévite entra.
- Il se décida ainsi
à rester avec cet homme, qui regarda le jeune homme comme
l'un de ses fils.
- Mica consacra le Lévite,
et ce jeune homme lui servit de prêtre et demeura dans sa
maison.
- Et Mica dit: Maintenant, je sais
que l'Éternel me fera du bien, puisque j'ai ce
Lévite pour prêtre.
[ Début ]
Chapitre 18
- En ce temps-là, il n'y
avait point de roi en Israël; et la tribu des Danites se
cherchait une possession pour s'établir, car jusqu'à
ce jour il ne lui était point échu d'héritage
au milieu des tribus d'Israël.
- Les fils de Dan prirent sur eux
tous, parmi leurs familles, cinq hommes vaillants, qu'ils
envoyèrent de Tsorea et d'Eschthaol, pour explorer le pays
et pour l'examiner. Ils leur dirent: Allez, examinez le pays. Ils
arrivèrent dans la montagne d'Éphraïm
jusqu'à la maison de Mica, et ils y passèrent la
nuit.
- Comme ils étaient
près de la maison de Mica, ils reconnurent la voix du jeune
Lévite, s'approchèrent et lui dirent: Qui t'a
amené ici? que fais-tu dans ce lieu? et qu'as-tu
ici?
- Il leur répondit: Mica
fait pour moi telle et telle chose, il me donne un salaire, et je
lui sers de prêtre.
- Ils lui dirent: Consulte Dieu,
afin que nous sachions si notre voyage aura du
succès.
- Et le prêtre leur
répondit: Allez en paix; le voyage que vous faites est sous
le regard de l'Éternel.
- Les cinq hommes partirent, et ils
arrivèrent à Laïs. Ils virent le peuple qui y
était vivant en sécurité à la
manière des Sidoniens, tranquille et sans
inquiétude; il n'y avait dans le pays personne qui leur
fît le moindre outrage en dominant sur eux; ils
étaient éloignés des Sidoniens, et ils
n'avaient pas de liaison avec d'autres hommes.
- Ils revinrent auprès de
leurs frères à Tsorea et Eschthaol, et leurs
frères leur dirent: Quelle nouvelle apportez-vous?
- Allons! répondirent-ils,
montons contre eux; car nous avons vu le pays, et voici, il est
très bon. Quoi! vous restez sans rien dire! Ne soyez point
paresseux à vous mettre en marche pour aller prendre
possession de ce pays.
- Quand vous y entrerez, vous
arriverez vers un peuple en sécurité. Le pays est
vaste, et Dieu l'a livré entre vos mains; c'est un lieu
où rien ne manque de tout ce qui est sur la terre.
- Six cents hommes de la famille de
Dan partirent de Tsorea et d'Eschthaol, munis de leurs armes de
guerre.
- Ils montèrent, et
campèrent à Kirjath Jearim en Juda; c'est pourquoi
ce lieu, qui est derrière Kirjath Jearim, a
été appelé jusqu'à ce jour
Machané Dan.
- Ils passèrent de là
dans la montagne d'Éphraïm, et ils arrivèrent
jusqu'à la maison de Mica.
- Alors les cinq hommes qui
étaient allés pour explorer le pays de Laïs
prirent la parole et dirent à leurs frères:
Savez-vous qu'il y a dans ces maisons-là un éphod,
des théraphim, une image taillée et une image en
fonte? Voyez maintenant ce que vous avez à faire.
- Ils s'approchèrent de
là, entrèrent dans la maison du jeune Lévite,
dans la maison de Mica, et lui demandèrent comment il se
portait.
- Les six cents hommes d'entre les
fils de Dan, munis de leurs armes de guerre, se tenaient à
l'entrée de la porte.
- Et les cinq hommes qui
étaient allés pour explorer le pays montèrent
et entrèrent dans la maison; ils prirent l'image
taillée, l'éphod, les théraphim, et l'image
en fonte, pendant que le prêtre était à
l'entrée de la porte avec les six cents hommes munis de
leurs armes de guerre.
- Lorsqu'ils furent entrés
dans la maison de Mica, et qu'ils eurent pris l'image
taillée, l'éphod, les théraphim, et l'image
en fonte, le prêtre leur dit: Que faites-vous?
- Ils lui répondirent:
Tais-toi, mets ta main sur ta bouche, et viens avec nous; tu nous
serviras de père et de prêtre. Vaut-il mieux que tu
serves de prêtre à la maison d'un seul homme, ou que
tu serves de prêtre à une tribu et à une
famille en Israël?
- Le prêtre éprouva de
la joie dans son coeur; il prit l'éphod, les
théraphim, et l'image taillée, et se joignit
à la troupe.
- Ils se remirent en route et
partirent, en plaçant devant eux les enfants, le
bétail et les bagages.
- Comme ils étaient
déjà loin de la maison de Mica, les gens qui
habitaient les maisons voisines de celle de Mica se
rassemblèrent et poursuivirent les fils de Dan.
- Ils appelèrent les fils de
Dan, qui se retournèrent et dirent à Mica: Qu'as-tu,
et que signifie ce rassemblement?
- Il répondit: Mes dieux que
j'avais faits, vous les avez enlevés avec le prêtre
et vous êtes partis: que me reste-t-il? Comment donc
pouvez-vous me dire: Qu'as-tu?
- Les fils de Dan lui dirent: Ne
fais pas entendre ta voix près de nous; sinon des hommes
irrités se jetteront sur vous, et tu causeras ta perte et
celle de ta maison.
- Et les fils de Dan
continuèrent leur route. Mica, voyant qu'ils étaient
plus forts que lui, s'en retourna et revint dans sa maison.
- Ils enlevèrent ainsi ce
qu'avait fait Mica et emmenèrent le prêtre qui
était à son service, et ils tombèrent sur
Laïs, sur un peuple tranquille et en sécurité;
ils le passèrent au fil de l'épée, et ils
brûlèrent la ville.
- Personne ne la délivra,
car elle était éloignée de Sidon, et ses
habitants n'avaient pas de liaison avec d'autres hommes: elle
était dans la vallée qui s'étend vers Beth
Rehob. Les fils de Dan rebâtirent la ville, et y
habitèrent;
- ils l'appelèrent Dan,
d'après le nom de Dan, leur père, qui était
né à Israël; mais la ville s'appelait
auparavant Laïs.
- Ils dressèrent pour eux
l'image taillée; et Jonathan, fils de Guerschom, fils de
Manassé, lui et ses fils, furent prêtres pour la
tribu des Danites, jusqu'à l'époque de la
captivité du pays.
- Ils établirent pour eux
l'image taillée qu'avait faite Mica, pendant tout le temps
que la maison de Dieu fut à Silo.
[ Début ]
Chapitre 19
- Dans ce temps où il n'y
avait point de roi en Israël, un Lévite, qui
séjournait à l'extrémité de la
montagne d'Éphraïm, prit pour sa concubine une femme
de Bethléhem de Juda.
- Sa concubine lui fit
infidélité, et elle le quitta pour aller dans la
maison de son père à Bethléhem de Juda,
où elle resta l'espace de quatre mois.
- Son mari se leva et alla vers
elle, pour parler à son coeur et la ramener. Il avait avec
lui son serviteur et deux ânes. Elle le fit entrer dans la
maison de son père; et quand le père de la jeune
femme le vit, il le reçut avec joie.
- Son beau-père, le
père de la jeune femme, le retint trois jours chez lui. Ils
mangèrent et burent, et ils y passèrent la
nuit.
- Le quatrième jour, ils se
levèrent de bon matin, et le Lévite se disposait
à partir. Mais le père de la jeune femme dit
à son gendre: Prends un morceau de pain pour fortifier ton
coeur; vous partirez ensuite.
- Et ils s'assirent, et ils
mangèrent et burent eux deux ensemble. Puis le père
de la jeune femme dit au mari: Décide-toi donc à
passer la nuit, et que ton coeur se réjouisse.
- Le mari se levait pour s'en
aller; mais, sur les instances de son beau-père, il passa
encore la nuit.
- Le cinquième jour, il se
leva de bon matin pour partir. Alors le père de la jeune
femme dit: Fortifie ton coeur, je te prie; et restez jusqu'au
déclin du jour. Et ils mangèrent eux deux.
- Le mari se levait pour s'en
aller, avec sa concubine et son serviteur; mais son
beau-père, le père de la jeune femme, lui dit:
Voici, le jour baisse, il se fait tard, passez donc la nuit;
voici, le jour est sur son déclin, passe ici la nuit, et
que ton coeur se réjouisse; demain vous vous lèverez
de bon matin pour vous mettre en route, et tu t'en iras à
ta tente.
- Le mari ne voulut point passer la
nuit, il se leva et partit. Il arriva jusque devant Jebus, qui est
Jérusalem, avec les deux ânes bâtés et
avec sa concubine.
- Lorsqu'ils furent près de
Jebus, le jour avait beaucoup baissé. Le serviteur dit
alors à son maître: Allons, dirigeons-nous vers cette
ville des Jébusiens, et nous y passerons la nuit.
- Son maître lui
répondit: Nous n'entrerons pas dans une ville
d'étrangers, où il n'y a point d'enfants
d'Israël, nous irons jusqu'à Guibea.
- Il dit encore à son
serviteur: Allons, approchons-nous de l'un de ces lieux, Guibea ou
Rama, et nous y passerons la nuit.
- Ils continuèrent à
marcher, et le soleil se coucha quand ils furent près de
Guibea, qui appartient à Benjamin.
- Ils se dirigèrent de ce
côté pour aller passer la nuit à Guibea. Le
Lévite entra, et il s'arrêta sur la place de la
ville. Il n'y eut personne qui les reçût dans sa
maison pour qu'ils y passassent la nuit.
- Et voici, un vieillard revenait
le soir de travailler aux champs; cet homme était de la
montagne d'Éphraïm, il séjournait à
Guibea, et les gens du lieu étaient Benjamites.
- Il leva les yeux, et vit le
voyageur sur la place de la ville. Et le vieillard lui dit:
Où vas-tu, et d'où viens-tu?
- Il lui répondit: Nous
allons de Bethléhem de Juda jusqu'à
l'extrémité de la montagne d'Éphraïm,
d'où je suis. J'étais allé à
Bethléhem de Juda, et je me rends à la maison de
l'Éternel. Mais il n'y a personne qui me reçoive
dans sa demeure.
- Nous avons cependant de la paille
et du fourrage pour nos ânes; nous avons aussi du pain et du
vin pour moi, pour ta servante, et pour le garçon qui est
avec tes serviteurs. Il ne nous manque rien.
- Le vieillard dit: Que la paix
soit avec toi! Je me charge de tous tes besoins, tu ne passeras
pas la nuit sur la place.
- Il les fit entrer dans sa maison,
et il donna du fourrage aux ânes. Les voyageurs se
lavèrent les pieds; puis ils mangèrent et
burent.
- Pendant qu'ils étaient
à se réjouir, voici, les hommes de la ville, gens
pervers, entourèrent la maison, frappèrent à
la porte, et dirent au vieillard, maître de la maison: Fais
sortir l'homme qui est entré chez toi, pour que nous le
connaissions.
- Le maître de la maison, se
présentant à eux, leur dit: Non, mes frères,
ne faites pas le mal, je vous prie; puisque cet homme est
entré dans ma maison, ne commettez pas cette
infamie.
- Voici, j'ai une fille vierge, et
cet homme a une concubine; je vous les amènerai dehors;
vous les déshonorerez, et vous leur ferez ce qu'il vous
plaira. Mais ne commettez pas sur cet homme une action aussi
infâme.
- Ces gens ne voulurent point
l'écouter. Alors l'homme prit sa concubine, et la leur
amena dehors. Ils la connurent, et ils abusèrent d'elle
toute la nuit jusqu'au matin; puis ils la renvoyèrent au
lever de l'aurore.
- Vers le matin, cette femme alla
tomber à l'entrée de la maison de l'homme chez qui
était son mari, et elle resta là jusqu'au
jour.
- Et le matin, son mari se leva,
ouvrit la porte de la maison, et sortit pour continuer son chemin.
Mais voici, la femme, sa concubine, était étendue
à l'entrée de la maison, les mains sur le
seuil.
- Il lui dit: Lève-toi, et
allons-nous-en. Elle ne répondit pas. Alors le mari la mit
sur un âne, et partit pour aller dans sa demeure.
- Arrivé chez lui, il prit
un couteau, saisit sa concubine, et la coupa membre par membre en
douze morceaux, qu'il envoya dans tout le territoire
d'Israël.
- Tous ceux qui virent cela dirent:
Jamais rien de pareil n'est arrivé et ne s'est vu depuis
que les enfants d'Israël sont montés du pays
d'Égypte jusqu'à ce jour; prenez la chose à
coeur, consultez-vous, et parlez!
[ Début ]
Chapitre 20
- Tous les enfants d'Israël
sortirent, depuis Dan jusqu'à Beer Schéba et au pays
de Galaad, et l'assemblée se réunit comme un seul
homme devant l'Éternel, à Mitspa.
- Les chefs de tout le peuple,
toutes les tribus d'Israël, se présentèrent
dans l'assemblée du peuple de Dieu: quatre cent mille
hommes de pied, tirant l'épée.
- Et les fils de Benjamin apprirent
que les enfants d'Israël étaient montés
à Mitspa. Les enfants d'Israël dirent: Parlez, comment
ce crime a-t-il été commis?
- Alors le Lévite, le mari
de la femme qui avait été tuée, prit la
parole, et dit: J'étais arrivé, avec ma concubine,
à Guibea de Benjamin, pour y passer la nuit.
- Les habitants de Guibea se sont
soulevés contre moi, et ont entouré pendant la nuit
la maison où j'étais. Ils avaient l'intention de me
tuer, et ils ont fait violence à ma concubine, et elle est
morte.
- J'ai saisi ma concubine, et je
l'ai coupée en morceaux, que j'ai envoyés dans tout
le territoire de l'héritage d'Israël; car ils ont
commis un crime et une infamie en Israël.
- Vous voici tous, enfants
d'Israël; consultez-vous, et prenez ici une
décision!
- Tout le peuple se leva comme un
seul homme, en disant: Nul de nous n'ira dans sa tente, et
personne ne retournera dans sa maison.
- Voici maintenant ce que nous
ferons à Guibea: Nous marcherons contre elle d'après
le sort.
- Nous prendrons dans toutes les
tribus d'Israël dix hommes sur cent, cent sur mille, et mille
sur dix mille; ils iront chercher des vivres pour le peuple, afin
qu'à leur retour on traite Guibea de Benjamin selon toute
l'infamie qu'elle a commise en Israël.
- Ainsi tous les hommes
d'Israël s'assemblèrent contre la ville, unis comme un
seul homme.
- Les tribus d'Israël
envoyèrent des hommes vers toutes les familles de Benjamin,
pour dire: Qu'est-ce que ce crime qui s'est commis parmi
vous?
- Livrez maintenant les gens
pervers qui sont à Guibea, afin que nous les fassions
mourir et que nous ôtions le mal du milieu d'Israël.
Mais les Benjamites ne voulurent point écouter la voix de
leurs frères, les enfants d'Israël.
- Les Benjamites sortirent de leurs
villes, et s'assemblèrent à Guibea, pour combattre
les enfants d'Israël.
- Le dénombrement que l'on
fit en ce jour des Benjamites sortis des villes fut de vingt-six
mille hommes, tirant l'épée, sans compter les
habitants de Guibea formant sept cents hommes
d'élite.
- Parmi tout ce peuple, il y avait
sept cents hommes d'élite qui ne se servaient pas de la
main droite; tous ceux-là pouvaient, en lançant une
pierre avec la fronde, viser à un cheveu sans le
manquer.
- On fit aussi le
dénombrement des hommes d'Israël, non compris ceux de
Benjamin, et l'on en trouva quatre cent mille tirant
l'épée, tous gens de guerre.
- Et les enfants d'Israël se
levèrent, montèrent à Béthel, et
consultèrent Dieu, en disant: Qui de nous montera le
premier pour combattre les fils de Benjamin? l'Éternel
répondit: Juda montera le premier.
- Dès le matin, les enfants
d'Israël se mirent en marche, et ils campèrent
près de Guibea.
- Et les hommes d'Israël
s'avancèrent pour combattre ceux de Benjamin, et ils se
rangèrent en bataille contre eux devant Guibea.
- Les fils de Benjamin sortirent de
Guibea, et ils étendirent sur le sol ce jour-là
vingt-deux mille hommes d'Israël.
- Le peuple, les hommes
d'Israël reprirent courage, et ils se rangèrent de
nouveau en bataille dans le lieu où ils s'étaient
placés le premier jour.
- Et les enfants d'Israël
montèrent, et ils pleurèrent devant l'Éternel
jusqu'au soir; ils consultèrent l'Éternel, en
disant: Dois-je m'avancer encore pour combattre les fils de
Benjamin, mon frère? L'Éternel répondit:
Montez contre lui.
- Les enfants d'Israël
s'avancèrent contre les fils de Benjamin, le second
jour.
- Et ce même jour, les
Benjamites sortirent de Guibea à leur rencontre, et ils
étendirent encore sur le sol dix-huit mille hommes des
enfants d'Israël, tous tirant l'épée.
- Tous les enfants d'Israël et
tout le peuple montèrent et vinrent à Béthel;
ils pleurèrent et restèrent là devant
l'Éternel, ils jeûnèrent en ce jour jusqu'au
soir, et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices d'actions
de grâces devant l'Éternel.
- Et les enfants d'Israël
consultèrent l'Éternel, -c'était là
que se trouvait alors l'arche de l'alliance de Dieu,
- et c'était Phinées,
fils d'Éléazar, fils d'Aaron, qui se tenait à
cette époque en présence de Dieu, -et ils dirent:
Dois-je marcher encore pour combattre les fils de Benjamin, mon
frère, ou dois-je m'en abstenir? L'Éternel
répondit: Montez, car demain je les livrerai entre vos
mains.
- Alors Israël plaça
une embuscade autour de Guibea.
- Les enfants d'Israël
montèrent contre les fils de Benjamin, le troisième
jour, et ils se rangèrent en bataille devant Guibea, comme
les autres fois.
- Et les fils de Benjamin sortirent
à la rencontre du peuple, et ils se laissèrent
attirer loin de la ville. Ils commencèrent à frapper
à mort parmi le peuple comme les autres fois, sur les
routes dont l'une monte à Béthel et l'autre à
Guibea par la campagne, et ils tuèrent environ trente
hommes d'Israël.
- Les fils de Benjamin disaient:
Les voilà battus devant nous comme auparavant! Mais les
enfants d'Israël disaient: Fuyons, et attirons-les loin de la
ville dans les chemins.
- Tous les hommes d'Israël
quittèrent leur position, et se rangèrent à
Baal Thamar; et l'embuscade d'Israël s'élança
du lieu où elle était, de Maaré
Guibea.
- Dix mille hommes choisis sur tout
Israël arrivèrent devant Guibea. Le combat fut rude,
et les Benjamites ne se doutaient pas du désastre qu'ils
allaient éprouver.
- L'Éternel battit Benjamin
devant Israël, et les enfants d'Israël tuèrent ce
jour-là vingt-cinq mille et cent hommes de Benjamin, tous
tirant l'épée.
- Les fils de Benjamin regardaient
comme battus les hommes d'Israël, qui cédaient du
terrain à Benjamin et se reposaient sur l'embuscade qu'ils
avaient placée contre Guibea.
- Les gens en embuscade se
jetèrent promptement sur Guibea, ils se portèrent en
avant et frappèrent toute la ville du tranchant de
l'épée.
- Suivant un signal convenu avec
les hommes d'Israël, ceux de l'embuscade devaient faire
monter de la ville une épaisse fumée.
- Les hommes d'Israël firent
alors volte-face dans la bataille. Les Benjamites leur avaient
tué déjà environ trente hommes, et ils
disaient: Certainement les voilà battus devant nous comme
dans le premier combat!
- Cependant une épaisse
colonne de fumée commençait à s'élever
de la ville. Les Benjamites regardèrent derrière
eux; et voici, de la ville entière les flammes montaient
vers le ciel.
- Les hommes d'Israël avaient
fait volte-face; et ceux de Benjamin furent
épouvantés, en voyant le désastre qui allait
les atteindre.
- Ils tournèrent le dos
devant les hommes d'Israël, et s'enfuirent par le chemin du
désert. Mais les assaillants s'attachèrent à
leurs pas, et ils détruisirent pendant le trajet ceux qui
étaient sortis des villes.
- Ils enveloppèrent
Benjamin, le poursuivirent, l'écrasèrent dès
qu'il voulait se reposer, jusqu'en face de Guibea du
côté du soleil levant.
- Il tomba dix-huit mille hommes de
Benjamin, tous vaillants.
- Parmi ceux qui tournèrent
le dos pour s'enfuir vers le désert au rocher de Rimmon,
les hommes d'Israël en firent périr cinq mille sur les
routes; ils les poursuivirent jusqu'à Guideom, et ils en
tuèrent deux mille.
- Le nombre total des Benjamites
qui périrent ce jour-là fut de vingt-cinq mille
hommes tirant l'épée, tous vaillants.
- Six cents hommes, qui avaient
tourné le dos et qui s'étaient enfuis vers le
désert au rocher de Rimmon, demeurèrent là
pendant quatre mois.
- Les hommes d'Israël
revinrent vers les fils de Benjamin, et ils les frappèrent
du tranchant de l'épée, depuis les hommes des villes
jusqu'au bétail, et tout ce que l'on trouva. Ils mirent
aussi le feu à toutes les villes qui existaient.
[ Début ]
Chapitre 21
- Les hommes d'Israël avaient
juré à Mitspa, en disant: Aucun de nous ne donnera
sa fille pour femme à un Benjamite.
- Le peuple vint à
Béthel, et il y resta devant Dieu jusqu'au soir. Ils
élevèrent la voix, ils versèrent d'abondantes
larmes,
- et ils dirent: O Éternel,
Dieu d'Israël, pourquoi est-il arrivé en Israël
qu'il manque aujourd'hui une tribu d'Israël?
- Le lendemain, le peuple se leva
de bon matin; ils bâtirent là un autel, et ils
offrirent des holocaustes et des sacrifices d'actions de
grâces.
- Les enfants d'Israël dirent:
Quel est celui d'entre toutes les tribus d'Israël qui n'est
pas monté à l'assemblée devant
l'Éternel? Car on avait fait un serment solennel contre
quiconque ne monterait pas vers l'Éternel à Mitspa,
on avait dit: Il sera puni de mort.
- Les enfants d'Israël
éprouvaient du repentir au sujet de Benjamin, leur
frère, et ils disaient: Aujourd'hui une tribu a
été retranchée d'Israël.
- Que ferons-nous pour procurer des
femmes à ceux qui ont survécu, puisque nous avons
juré par l'Éternel de ne pas leur donner de nos
filles pour femmes?
- Ils dirent donc: Y a-t-il
quelqu'un d'entre les tribus d'Israël qui ne soit pas
monté vers l'Éternel à Mitspa? Et voici,
personne de Jabès en Galaad n'était venu au camp,
à l'assemblée.
- On fit le dénombrement du
peuple, et il n'y avait là aucun des habitants de
Jabès en Galaad.
- Alors l'assemblée envoya
contre eux douze mille soldats, en leur donnant cet ordre: Allez,
et frappez du tranchant de l'épée les habitants de
Jabès en Galaad, avec les femmes et les enfants.
- Voici ce que vous ferez: vous
dévouerez par interdit tout mâle et toute femme qui a
connu la couche d'un homme.
- Ils trouvèrent parmi les
habitants de Jabès en Galaad quatre cents jeunes filles
vierges qui n'avaient point connu d'homme en couchant avec lui, et
ils les amenèrent dans le camp à Silo, qui est au
pays de Canaan.
- Toute l'assemblée envoya
des messagers pour parler aux fils de Benjamin qui étaient
au rocher de Rimmon, et pour leur annoncer la paix.
- En ce temps-là, les
Benjamites revinrent, et on leur donna les femmes à qui
l'on avait laissé la vie parmi les femmes de Jabès
en Galaad. Mais il n'y en avait pas assez pour eux.
- Le peuple éprouvait du
repentir au sujet de Benjamin, car l'Éternel avait fait une
brèche dans les tribus d'Israël.
- Les anciens de l'assemblée
dirent: Que ferons-nous pour procurer des femmes à ceux qui
restent, puisque les femmes de Benjamin ont été
détruites?
- Et ils dirent: Que les
réchappés de Benjamin conservent leur
héritage, afin qu'une tribu ne soit pas effacée
d'Israël.
- Mais nous ne pouvons pas leur
donner de nos filles pour femmes, car les enfants d'Israël
ont juré, en disant: Maudit soit celui qui donnera une
femme à un Benjamite!
- Et ils dirent: Voici, il y a
chaque année une fête de l'Éternel à
Silo, qui est au nord de Béthel, à l'orient de la
route qui monte de Béthel, à Sichem, et au midi de
Lebona.
- Puis ils donnèrent cet
ordre aux fils de Benjamin: Allez, et placez-vous en embuscade
dans les vignes.
- Vous regarderez, et voici,
lorsque les filles de Silo sortiront pour danser, vous sortirez
des vignes, vous enlèverez chacun une des filles de Silo
pour en faire votre femme, et vous vous en irez dans le pays de
Benjamin.
- Si leurs pères ou leurs
frères viennent se plaindre auprès de nous, nous
leur dirons: Accordez-les-nous, car nous n'avons pas pris une
femme pour chacun dans la guerre. Ce n'est pas vous qui les leur
avez données; en ce cas, vous seriez coupables.
- Ainsi firent les fils de
Benjamin; ils prirent des femmes selon leur nombre parmi les
danseuses qu'ils enlevèrent, puis ils partirent et
retournèrent dans leur héritage; ils
rebâtirent les villes, et y habitèrent.
- Et dans le même temps les
enfants d'Israël s'en allèrent de là chacun
dans sa tribu et dans sa famille, ils retournèrent chacun
dans son héritage.
- En ce temps-là, il n'y
avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui
semblait bon.
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